L’inavouable quête du succès
Le malentendu
C’est le chanteur M qui l’affirme (dans 20 Minutes) : « Le succès est toujours un malentendu. » Il n’est pas le seul à le déclarer. Cette phrase figure régulièrement dans les interviews de ...
Pourquoi tout auteur devrait étudier la technique narrative
Une merveilleuse époque sans pitié
Dans toute l’histoire de l’humanité, notre époque est sans aucun doute la plus riche pour les amateurs d’histoires. Des millions de romans, films, séries, bandes dessinées, pièces de théâtre sont disponibles en permanence, parfois à portée de clic. Tous les grands auteurs du passé ont leur édition intégrale, tous les chefs-d’œuvre du cinéma sont finement restaurés et internet aura bientôt mis en ligne l’intégralité des archives télévisuelles. Chaque année, les nouveautés se comptent par centaines de milliers, dont la plupart sont impitoyablement négligées par un public que cette surabondance a rendu extrêmement exigeant. Pour les créateurs, par contre, l’époque ressemblerait plutôt à un cauchemar, entre la concurrence sauvage, la manie du gratuit, l’industrialisation de la production et, justement, l’extrême exigence des amateurs d’histoires. Le temps approche où tout écrivaillon sera obligé de payer pour encourager ses contemporains hyperconnectés à jeter un œil distrait à ses balbutiements.Les infortunes de la création
Au XIXe siècle, il était possible de divertir les lecteurs avec un roman racontant les émois intérieurs d’un jeune aristocrate trop sensible. Jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, les descriptions pouvaient s’étaler sur plusieurs pages sans gêner personne, et aucun logiciel de correction ne soulignait en rouge toute phrase de plus de dix mots. Aujourd’hui, toute histoire qui échoue à accrocher le lecteur/spectateur/internaute en quelques lignes ou secondes est immédiatement condamnée à l’oubli....Pas un métier, l’écriture ?
Ça y est, ça recommence.
J'avais l'intention de recommencer à écrire pour mon blog des petits billets gentils, qui ne déplaisent à personne, et je me retrouve à contredire Neil Jomunsi une fois de plus.
Neil Jomunsi, c'est l'auteur de l'excellent blog Page 42, que je recommande à quiconque s'intéresse aux mutations de la culture. Belle écriture, billets de haute tenue, débat de qualité : dans le paysage actuel de l'auto-édition, Page 42 fait partie des meilleurs lieu de réflexion. Pourtant, j'éprouve souvent un certain désaccord à l'égard des idées qui y sont exprimées. Après avoir laissé un commentaire sous l'article, j'ai donc décidé de contribuer au débat par un nouveau billet, le premier depuis décembre 2015....
L’avenir de l’auto-édition – 12 propositions
Ce billet a pour moi une importance particulière. Il ne parle pas de mon travail, ni d'un sujet technique, ni de l'art d'écrire, mais de l'avenir de l'auto-édition. En effet, bien que l'année que je viens de vivre m'ait apporté énormément de satisfactions et d'enseignements, je ne peux m'empêcher de nourrir quelques inquiétudes quant au devenir des auteurs indépendants à l'intérieur d'un système culturel qui leur refuse toute reconnaissance....
Ventes d’ebooks aux USA : fin ou début ?
« La nouvelle de ma mort était une exagération », écrivait Mark Twain suite à l'annonce précoce de son décès. Dans son cas, au moins, l'erreur des journalistes ne pouvait être attribuée à leur désir secret de voir l'auteur disparaître. Depuis cette célèbre mise au point, la presse n'a pas appris la prudence ; elle persiste au contraire à nous annoncer toutes sortes de morts et d'événements fâcheux, sans se soucier du fait qu'ils ne se réalisent pas....
Le refus, ou l’édition considérée comme un tri
De toutes les expériences que peut vivre un auteur, celle du refus est probablement la plus douloureuse. Elle est vécue comme une condamnation personnelle et n'est accompagnée d'aucune justification permettant au refusé un moyen de comprendre et de s'améliorer. Le milieu de l'édition nourrit la croyance commune qu'un manuscrit refusé par quelques dizaines d'éditeurs ne peut pas être bon. La somme de cinquante décisions individuelles, prises en fonctions de critères obscurs par des étudiants en lettres sous-payés, est considérée comme une indication fiable de la valeur d'un livre. Peu importe que l'histoire de la littérature regorge de cas de manuscrits refusés qui se sont transformés plus tard en succès planétaires ; l'idéologie de l'infaillibilité du refus tient bon. Dans cet article, je propose modestement une alternative, afin de montrer que le système actuel n'est pas une fatalité....
Les débuts de romans des auteurs indés
Dans le monde du zapping et de l'immédiateté, tout auteur est conscient de l'importance des premières phrases de romans. Qui ne se rappelle pas le « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » de Proust, le « Vous avez mis votre pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant. » de Butor, le « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. » de Gabriel Garcia Marquez ? Même si un bon début ne suffit pas à assurer le succès d'un roman, il fait partie des éléments qui attirent l'attention des lecteurs et qui leur donnent envie de poursuivre leur découverte. (Note : si vous voulez lire un bon article sur les incipits célèbres, celui d'Aloysius Chabossot vous comblera)...
Mauvais, les auto-édités ?
La parution, vendredi 5 juin, du billet de Thibault Delavaud Pourquoi les auto-édités sont-ils mauvais ? a déclenché une tempête sur Facebook. De façon prévisible, les auteurs indépendants ont exprimé une forte opposition à l'égard des idées exprimées dans cet article. Dans ce billet, je souhaite répondre à Thibault de façon amicale, respectueuse et constructive. En effet, j'estime que la question qu'il pose est à la fois courageuse et justifiée, et que les auteurs indépendants doivent disposer d'une réponse convaincante....
10 services pour auteurs sur Fiverr
Fiverr® est un site internet étasunien présentant une offre gigantesque de services dont la version de base coûte 5 dollars. On y trouve tout et n'importe quoi, depuis la jeune femme qui vous chante « joyeux anniversaire » dans un style punkrock jusqu'à celle qui vous envoie un kit contenant de la bière artisanale au gingembre et des piments. Tout est possible dans ce grand bazar du bizarre où tout ce que la planète compte de créatifs fauchés, d'artistes amateurs et de commerciaux qui veulent arrondir leurs fins de mois offre ses idées et ses talents....
Quelle rémunération pour les auteurs ?
Ces dernières semaines, la presse francophone et anglophone a souvent évoqué un thème qui fait l'objet de nombreux fantasmes : la rémunération des auteurs. Pour une fois, les journalistes ne se sont pas intéressés à Stephen King ou à Joanne Rowling, mais aux sans-grade, aux écrivaillons sous-payés, troupeaux très peu glamour qui a le mauvais goût de revendiquer – non mais je rêve – de meilleures rémunérations....
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