Comme les lecteurs de ce blog le savent, j’adopte volontiers l’opinion des auteurs les plus exigeants quant à l’apprentissage de l’art d’écrire. Justement, j’ai vu paraître récemment des articles écrits par deux voix précieuses et pertinentes de la littérature indépendante, Nila Kazar et Elen Brig Koridwen. Chacun des ces billets, excellents au demeurant, contenait le même conseil. Chez Elen :

PETIT CONSEIL N° 1 :

Ne cessez jamais de lire. Le plus grand tort que puisse s’infliger un auteur, surtout non confirmé, c’est de penser qu’il doit consacrer tout son temps et son énergie à écrire.

Chez Nila :

« Je n’ai pas le temps de lire, j’écris. » « Je ne lis pas, j’aurais trop peur d’être influencé. » (Palme d’or de la c…ie.)

Et là, tout d’un coup, j’ai constaté que je n’étais plus totalement en accord avec cette recommandation cent fois écrite et trop peu appliquée. Il est vrai que, grand lecteur moi-même, j’ai été incapable pendant des années de lire des livres de fiction. Tout ce que je trouvais sur les tables des libraires me semblait dépourvu de goût. Je commençais un livre pour le reposer aussitôt. Je n’arrivais à lire, cette fois avec avidité, que des essais et des livres techniques.

Je ne suis réellement sorti de cette période qu’en découvrant le polar. Moi qui snobais auparavant tout ce qui ressemblait à une intrigue policière, je me suis mis à avaler des auteurs dont je ne connaissais pas l’existence un mois plus tôt. C’est précisément cette expérience qui m’a permis de réfléchir au rapport complexe entre lecture et écriture, au-delà du conseil classique adressé aux jeunes auteurs. Je vous livre ici quelques-uns des fruits de cette réflexion, afin de nourrir le débat et susciter des réponses.

Apprendre à cuisiner en mangeant

Prenons un cuisinier expérimenté qui vous recommande, pour apprendre son art, de ne jamais cesser de manger, de manger de tout, de manger des plats de grands restaurants et des pizzas grasses, des spécialités de tous les pays, des entrées, desserts, plats principaux et entremets, sans oublier de boire du vin, des apéritifs et de l’eau minérale.

Pensez-vous réellement que la pratique assidue de la dégustation vous permettra de vous lancer dans la confection de macarons à la pistache ou de haricots tarbais et carré d’agneau des Pyrénées accompagné d’un velouté de potiron ? Je ne connais personne qui répondrait par l’affirmative. La cuisine demande la maîtrise d’un certain nombre de techniques et l’acquisition d’un tour de main professionnel. Il ne suffit pas de devenir un grand connaisseur des saveurs culinaires pour se transformer magiquement en un grand chef.

Cette observation vaut aussi pour d’autres arts, tels que la peinture ou la musique. Aucune discipline exigeant une maîtrise technique et de l’expérience ne peut s’apprendre par la seule dégustation, même passionnée, des productions d’autrui. La littérature est-elle à ce point naturelle est dépourvue de techniques spécifiques qu’il soit possible d’en acquérir les rudiments de cette manière ?

Il n’en reste pas moins vrai qu’un apprenti-cuisinier gagne à goûter autant de mets différents que possible. S’il se contente de mitonner ses plats personnels dans sa cuisine, sans s’intéresser aux créations de ses confrères, il finira par s’appauvrir sans même s’en rendre compte. Nila et Elen ont raison : aucun auteur/cuisinier/peintre/musicien ne peut se passer de la fréquentation des œuvres de ses pairs.

Le goût de la lecture

Revenons à ma longue éclipse de lecture. Elle est intervenue à un moment où, précisément, j’essayais de me persuader que je devais lire mes contemporains pour apprendre à écrire. Je m’étais écarté de la littérature moderniste qui m’avait tant impressionné alors que j’étudiais les lettres, sans pour autant revenir à la science-fiction que j’appréciais pendant mon adolescence. L’auto-fiction, qui connaissait son quart d’heure de célébrité dans ces années-là, ne m’inspirait que de l’écœurement. Quant aux romans mondains, anecdotiques, sentimentaux ou historique constituant l’essentiel de la production littéraire courante, ils n’arrivaient pas à ressusciter le goût de lire que j’avais perdu.

J’ai commencé à écrire de la littérature de jeunesse. Mon métier me mettait en contact avec de nombreux albums ou romans, mais je n’étais pas le lecteur-cible de cette production-là. Je pouvais donc suivre le conseil de lire et lire encore sans m’investir outre mesure dans mes lectures.

Le polar a tout changé. Moi qui me croyais insensible au charme d’une bonne intrigue, je me suis découvert passionné, jusqu’à lire en même temps plusieurs romans que je finissais dans la semaine. L’idée de contribuer à cette littérature n’a pas tardé à germer dans mon esprit. J’ai commencé à me documenter et à relire les livres qui m’avaient ébloui sous l’angle de la technique littéraire.

Voici ce que cette expérience m’a appris : lire n’est rien sans la passion de lire. De même qu’on ne devient pas auteur à la suite d’une décision rationnelle, on n’accumule pas froidement les lectures dans l’espoir d’apprendre à écrire. Peu importe que ma culture littéraire s’étende des sagas islandaises aux poèmes lettristes, si je ne me sens vibrer que quand je lis un polar. Ce n’est pas la lecture qui fait de nous des auteurs, ce sont les transformations qu’elle suscite en nous.

Lire et écrire, c’est participer à une conversation

Toute analogie a tendance à se transformer en cliché. J’espère qu’il reste encore assez de sève dans celle-ci pour éviter l’écueil. Pour les auteurs, la lecture et l’écriture font partie d’une conversation lente. Alors que la plupart des lecteurs se contentent d’assister à cette conversation, quelques-uns s’autorisent à y participer.

Quand vous voulez vous introduire dans un débat ou un dialogue, vous commencez toujours par écouter. Certaines conversations se révèlent suffisamment légères pour que n’importe qui, après quelques tentatives, puisse y prendre part. D’autres, riches en références culturelles, en joutes oratoires et en morceaux de bravoure, représentent pour le débutant un défi bien plus considérable. De longues années d’écoute sont souvent nécessaires avant d’être en mesure d’articuler une réplique pertinente.

L’écoute est également nécessaire pour une autre raison. Sans elle, impossible de savoir ce qui a déjà été dit ni d’apporter une contribution utile au dialogue. Un interlocuteur très versé dans les sujets abordés, mais sourd aux apport des autres, aura tendance à ne formuler que des déclarations intempestives et malvenues.

La lecture possède les mêmes vertus que l’écoute. Elle permet de participer à la conversation culturelle matérialisée par la littérature romanesque. Un auteur ne peut se contenter d’écrire sans jamais lire, comme un autiste. S’il le fait, il sera autant ignoré qu’il ignore ses pairs.

L’analogie me permet également d’expliquer à quel moment mon point de vue s’éloigne de celui de mes consœurs. En effet, toute conversation est différente des autres et obéit à des lois qui lui sont propres. On n’écrit pas des romans sentimentaux de la même manière que des nouvelles de science-fiction ou des cycles de bit-lit. De même, la lecture des classiques, si elle représente un indéniable enrichissement culturel, n’aidera pas un auteur de polar à composer un thriller palpitant. Quant à la littérature générale, elle se divise en courants qui possèdent tous leur tradition. L’auteur qui s’efforcerait d’écrire un roman-palindrome sans connaître l’OULIPO passerait aussitôt pour un amateur.

Lire pour connaître son marché

Après cette parenthèse consensuelle, je ne résiste pas au plaisir de présenter un autre type d’arguments. Que les purs artistes s’arrêtent ici, car ce paragraphe leur déplaira. J’estime en effet qu’un auteur doit connaître l’état du marché littéraire dans lequel se placent ses livres. Pour cela, la lecture des romans les plus en vue représente encore le meilleur moyen de se faire une idée des goûts du public.

Encore faut-il, bien sûr, que cet auteur apprécie les romans en question. Si vous avez le projet d’écrire des romans érotiques, alors que les best-sellers du genre vous laissent indifférent, il serait plus prudent que vous y renonciez. À l’inverse, on a vu des très jeunes passionnés devenir des auteurs mondialement célèbres dans leurs genres respectifs, disons la dystopie ou la chick-lit, alors qu’ils n’avaient jamais rien lu d’autre dans leur vie.

Car les lecteurs ne s’y trompent pas. Quelles que soient les qualités de votre prose, ils attendent que vous respectiez les codes de leur genre favori, tout en introduisant suffisamment de nouveauté pour les surprendre.

Lire, seulement ?

Pour conclure ce billet, je vais vous faire une confidence : la plupart de mes idées littéraires ne naissent pas au cours de lectures, mais pendant que j’écoute de la musique, que je voyage ou que j’assiste à une scène de la vie quotidienne.

C’est la raison pour laquelle je ne m’impose jamais une productivité littéraire supérieure à mille mots par jour. Quand j’écris, j’ai besoin d’être bousculé par la vie, par les gens, par la musique.

Mais jamais par les romans des autres.

Oui, c’est vrai, j’aurais trop peur d’être influencé.

Ou d’éprouver de la honte en constatant combien mes écrits sont inférieurs à ceux de mes auteurs-fétiches.

Je ne me remets à lire qu’après avoir écrit le mot « Fin ». Alors seulement je me replonge dans la conversation à laquelle je viens de contribuer.

75 réponses

  1. J’aime beaucoup ta comparaison avec la cuisine, cher Guy, mais la différence, c’est que goûter un plat ne permet pas (ou si peu) de discerner les méthodes employées pour le cuisiner. La lecture, si. Bien entendu, comme je l’ai précisé dans mon billet, il ne faut pas lire étourdiment, en s’abîmant complètement dans l’histoire, mais en analysant le savoir-faire de l’auteur.
    Je poursuis la lecture de ton article avant de faire éventuellement d’autres commentaires. 🙂

    1. Bonsoir Elen,
      En cuisinier et amateur de bons plats, je suis persuadé que la dégustation permet aux meilleurs (dont je ne fais pas partie) de comprendre comment l’auteur du plat s’y est pris, ou du moins la combinaison de saveurs qui a abouti à ce résultat.

      1. En tant qu’ex-épouse d’un talentueux chef de cuisine, je répondrai : c’est en partie vrai pour les ingrédients et le mode de cuisson ; mais non pour le tour de main du chef, dont il est précisément question en matière de style littéraire.

        1. A la réflexion, je maintiens totalement ma métaphore : de même qu’on ne peut déduire de la lecture d’un livre les méthodes utilisées pour l’écrire, on ne peut comprendre le tour de main du chef en dégustant ses plats.

          1. Là, je m’inscris en faux : on discerne dans un ouvrage les méthodes de l’auteur, qu’il s’agisse de procédés délibérés ou de simples tics. Pas toutes, sans doute, mais les principales et les plus récurrentes. On perçoit même ses intentions, le message qu’il fait éventuellement passer, en pleine conscience ou à son insu. Tout cela, dès la première lecture ou au pire, à la seconde, pourvu que l’on s’intéresse à l’auteur lui-même autant qu’à l’histoire.

          2. Le tour de main, ce ne sont pas l’intention, les tics et les procédés, mais les méthodes et les techniques. L’auteur a-t-il préparé son synopsis d’avance, ou a-t-il écrit sans ligne directrice ? A-t-il rédigé dans l’ordre chronologique, ou dans le désordre ? Possède-t-il des fiches biographiques détaillées pour chaque personnage ? Comment a-t-il intégré sa documentation à son récit ? A-t-il écrit les dialogues en les disant à haute voix, ou en silence ? A-t-il écrit immédiatement une version détaillée, ou seulement un avant-projet qu’il a ensuite étoffé ? A-t-il écrit mille pages pour en conserver trois cents, ou bien deux cents qu’il a développées en cinq cents ? Connaissait-il la fin d’avance, ou l’a-t-il inventée en cours de route ? Savait-il d’emblée où il allait, ou avait-il besoin de réfléchir longuement avant d’écrire le chapitre suivant ? S’est-il servi de Scrivener ou d’un traitement de textes ? A-t-il fait la chasse aux répétitions à la main, ou à l’aide d’un logiciel dédié ? A-t-il utilisé un dictionnaire des synonymes ?

            Toutes ces questions, il m’est arrivé de me les poser en lisant un auteur dont j’admirais la maîtrise technique, sans jamais obtenir de réponse. Je veux bien admettre que certaines méthodes laissent des traces, un peu comme l’empreinte du couteau sur un émincé de légumes, mais la plupart sont invisibles.

          3. Effectivement, nous ne parlions pas du tout de la même chose.

            J’avoue ne pas très bien voir en quoi les éléments que tu énumères sont déterminants : la plupart me semblent relever du contexte personnel à chaque auteur, et je ne sais pas si la méthodologie de l’un peut vraiment profiter aux autres. Personnellement, ce sont des questions que je ne me pose jamais, et d’ailleurs, tu as raison, on ne pourrait en discerner la réponse.

            Certains « trucs » cités sont profitables aux débutants, comme la relecture à voix haute ; mais il ne sert à rien de s’interroger sur leur utilisation par les auteurs professionnels, parce que ces derniers n’en sont sans doute plus là.
            Ce n’est pas dans leurs lectures, en effet, mais auprès de coachs littéraires que des néophytes peuvent trouver ce genre de conseils.

            En revanche, ce que l’on pourrait définir, pour faire simple quoique pédant, comme « l’art d’écrire » (savoir construire une phrase et agencer une intrigue) est très instructif quand on l’observe chez autrui. C’est cette formation, consciente ou inconsciente, qui est à acquérir à travers ses lectures quand on débute.

    2. Je suis d’accord avec Guy. Personnellement j’ai été en L au lycée et j’avais beau étudié les figures de style d’un livre ça ne m’a pas fait aimer lire et pour moi ce qui compte c’est l’histoire, l’intrigue et aussi le style de l’auteur mais dans un style simple sans trop de descriptions, plus le style est littéraire, complexe, poétique et moins j’accroche et moins j’aime! C’est dû à mes études littéraires dont je n’ai pas du tout aimé les livres classiques, j’ai horreur des descriptions contemplatifs! Le plus paradoxal c’est que j’aime écrire depuis petite mais je n’aimais pas lire du coup on peut aimer seulement écrire aussi même si lire peut nous aider pour la narration, c’est en écrivant qu’on s’améliore comme le forgeron devient forgeron en forgeant en plus qu’en lisant, on peut oublier nos écrits et les mettre de côté ou être trop influencé par une histoire qu’on a adoré ou un style d’écriture qu’on peut recopier sans s’en rendre compte c’est les pièges! Ecrire son journal intime ou écrire une nouvelle ne nécessite pas de lire d’autres livres ^^ c’est en se plongeant dans l’écriture qu’on peut déceler nos erreurs en les relisant également ou qu’on peut augmenter notre vocabulaire! Moi j’ai toujours aimé écrire et j’ai également traduit des textes dans une autre langue par mes études mais aimer lire ça m’est venue qu’en 2017

  2. Autre remarque : bien sûr qu’il ne faut pas se forcer à lire de tout, sans passion, mais se consacrer avant tout à ce que l’on aime lire et a envie d’écrire. Cela permet de se plonger dans le bain, de ressentir des ambiances, d’observer comment les autres s’y sont pris (à condition de choisir de bonnes lectures, c’est sur ce point que Nila et moi avons insisté) et de ne pas réinventer l’eau chaude en reproduisant ce que nos prédécesseurs ont déjà écrit.

    1. Comme tu l’as constaté, je suis en très grande partie d’accord avec Nila et toi. Je sais aussi que tu as appris la technique littéraire en lisant. Si je cherche à nuancer votre conseil, c’est parce que l’observation des procédés utilisés par les autres auteurs ne constitue ni la seule ni toujours la meilleure façon de développer sa voix. Un livre (bien) écrit possède une telle évidence qu’il a tendance à supplanter tous les autres moyens d’accéder à la créativité. Si j’étais musicien, je crois que je cesserais vite de disséquer les musiques des autres et que je préférerais m’en inspirer de plus loin. Il est souvent préférable de partir de principes généraux de création plutôt que de réalisations concrètes mélangeant trop intimement techniques efficaces et caractéristiques personnelles.

      1. Là, j’aimerais beaucoup que tu dévelopes en précisant de façon très concrète ce que tu veux dire. Qu’entends-tu par « principes généraux de création » ? par « réalisations concrètes, etc » ?

        Il me semble y avoir là encore un malentendu fondamental. Je précise que je n’ai pas « appris » la technique littéraire ; j’ai beaucoup lu, dès mon plus jeune âge, et il m’en est resté une musique, DES musiques. Je ne suis pas du tout un auteur technique, mais un auteur très instinctif ; et je reste persuadée que seul un solide fonds de lectures permet, justement, d’ouvrir ses ailes sans jamais se soucier de procédés.

        L’étude des textes n’est donc pas du tout en cause, même si, à force d’habitude, un lecteur discerne d’emblée les moyens employés par les auteurs. Je n’ai pas fait d’études littéraires, et j’ai horreur des dissections qu’on y pratique, parfois très loin des intentions de l’auteur. (Quand j’étais au collège, l’un de mes poèmes a été étudié en classe ; j’ai été abasourdie par les interprétations du professeur, aussi péremptoires qu’erronées).

        Le malentendu peut venir de mes billets sur le bon usage, où j’apparais peut-être comme une technicienne de la langue. Je vais sans doute t’étonner, mais je connais pas les règles, je les applique par habitude, pour avoir lu beaucoup de livres de qualité ; et dans chacun de mes billets, je suis obligée de retranscrire en clair cette pratique instinctive – d’où, sans doute, une approche décalée et simplificatrice par rapport aux règles telles qu’on les enseigne (hélas).

        1. Les principes généraux dont je parle sont des idées abstraites sur la façon dont on écrit, par exemple, un roman. En musique, cette idée s’impose davantage. Une symphonie possède une certaine structure, l’orchestration utilise les violons et les timbales d’une certaine façon, définie par la tradition. Je faisais référence à un échange que nous avons eu au sujet de la technique littéraire. Tu disais, si ma mémoire est bonne, que tu apprenais en comprenant comment fonctionnaient les livres que tu lisais.

          En littérature, j’aimerais qu’il existe un enseignement souple et ouvert de ces principes dont je parle : comment écrire une description, un monologue intérieur. Comment distinguer les voix des personnages points de vue. Comment élaborer des dialogues naturels, mais dramatiques. Comment développer une scène. Ces principes nous détachent de la littéralité, en nous permettant de distinguer le style de la technique. Certains auteurs sont très doués pour dissimuler la technique dans le style, voire pour dissimuler leur absence de technique. J’aimerais qu’un tel enseignement nous permettent d’analyser dans des termes simples l’apport de ces auteurs, sans que nous soyons obligés de créer nos propres outils de compréhension. Comme tu le sais sans doute, j’ai une passion pour la dramaturgie, même si j’ai fini par mettre en œuvre une méthodologie d’écriture bien plus spontanée que celle de mes débuts (plus sur ce sujet dans un billet à venir).

          Concernant l’étude de textes, je me rappelle avoir passé un semestre entier à étudier l’Assommoir de Zola dans les moindres détails. J’ai également lu vers la même époque plusieurs forts volumes expliquant une poignée de poèmes hermétiques de Mallarmé.

          1. Je suis totalement d’accord avec Guy, la musique c’est différent de l’écriture, après il faut apprendre les bases de la musique pour en jouer comme il faut apprendre la grammaire, les structures grammaticales, l’orthographe etc pour pouvoir écrire mais à partir de là on peut jouer sa propre musique et on peut écrire notre propre style ^^ J’ai été en Littéraire et apprendre les figures de style d’un livre ça ne m’a pas vraiment servi même si je sais ce que c’est je n’aime pas ça. Puis on peut être inspiré par n’importe quoi, moi ce ne sont pas les livres qui m’ont inspiré car je ne lisais pas vraiment enfant comme ados mais ce sont mes rêves la nuit qui m’ont beaucoup inspiré et qui m’inspirent encore ou j’ai des idées d’écriture qui me viennent comme ça ^^ d’autres peuvent être inspiré par les histoires des autres ou le style des autres qu’un piège peut être qu’il recopie sans s’en rendre compte

  3. C’est d’ailleurs ce que tu dis plus loin, et je suis d’accord avec le reste de ton billet. En fait, notre apparent désaccord ne provenait, comme souvent, que d’un malentendu : je ne dis pas qu’il faut se forcer à lire de tout, mais que l’on ne peut pas se mettre à écrire après avoir lu Twilight ou Harry Potter, et en se disant que ça suffira. Parce que, hélas, cette démarcje est fréquente !
    Une dernière petite remarque : pourquoi craindre d’être influencé ? On ne fait rien sans de bons maîtres, et il y a plus grave que de se laisser imprégner par de bons écrits…
    Amitiés,
    Elen

    1. On ne choisit pas d’être ou de ne pas être influencé. Le problème, c’est que parfois des phrases de nos maîtres apparaissent spontanément sous notre plume. Le cliché n’est jamais loin de l’admiration.

      Que nous écrivions des livres après avoir lu Harry Potter ou une bibliothèque de chefs-d’œuvres, le problème est similaire : au lieu de « mettre en littérature » de nouvelles portions du réel, nous agençons autrement des idées et des tournures coupées de leur origine. Au risque de choquer, j’affirme que la littérature est un moyen, non une fin. Après avoir admiré Borgès, qui avait « beaucoup lu et peu vécu », j’ai fini par perdre tout intérêt pour ses livres sans chair.

      En tout cas, je te remercie pour ces réflexions fécondes.

      Amitiés.
      Guy

      1. Je suis totalement d’accord avec guy, la littérature, lire est un moyen et pas une fin ^^ je suis arrivée à écrire des histoires sans vraiment lire en étant enfant ou ados! Exactement un-e auteur-e peut être influencé par les phrases d’un autre qu’il peut recopier ou écrire de la même manière sans s’en rendre compte chose que je ne fais pas

    2. @Ellen: l’influence peut être mauvaise car on peut tomber dans la copie et dans du plagiat! déjà faire du copier-coller des textes des autres c’est du plagiat! Après une histoire peut ressembler à une autre sans plagiat mais je me questionne pour l’écriture d’un scène qu’on reprend d’une série (reprendre une scène d’une série tv, film avec même décor, même phrases) c’est aussi du plagiat pour moi donc trop s’inspirer on peut tomber dans la copie et le plagiat! il faut faire attention! tiens le cas d’une auteure qui a plagié https://leblogdecatal0gue.wordpress.com/2018/06/10/plagiat-you-kill-me-baby-de-tina-ayme/

  4. Je suis d’accord avec Elen. Au-delà d’une simple conversation, la lecture représente une re-création d’un monde par l’entremise de l’esprit du lecteur. Un monde qui ne sera pas forcément exactement celui qu’avait conçu l’auteur. En lisant, le lecteur fait déjà presque oeuvre de création. On peut d’ailleurs penser qu’un lecteur d’une oeuvre plus abstraite, et je pense aux livres de SF et Fantasy, va aller plus loin dans la re-création, et sera donc plus proche, lui-même, d’être un auteur.

    De nombreux lecteurs nous disent: mais d’où tirez vous toute votre imagination? Beaucoup d’entre eux n’osent tout simplement pas se lancer, et découvrir ainsi le pouvoir de leur imagination.

    Il faut aussi de la discipline et de la volonté pour écrire.

    Personnellement, quand je lis, j’essaie de faire comme le préconise Elen, de repérer certaines techniques d’autres auteurs afin de ne pas réinventer l’eau chaude. Je ne crains pas trop d’être influencé. Je me dis que l’ignorance par rapport à mon manque d’originalité par rapport à l’existant est l’un des meilleurs sauf-conduits de mon pouvoir d’imagination.

    Il m’arrive aussi de m’appuyer sur de l’existant pour le transformer ou surprendre le lecteur. C’est aussi pour ça qu’il est important de lire pas mal: savoir que ce qu’on écrit est un cliché est quand même une information précieuse dès lors que l’on souhaite détourner ce cliché.

    Je t’invite aussi à lire cet interview d’Alain Damasio, auteur notamment de la Horde du Contrevent : http://saint-epondyle.net/blog/culture/litterature/alain-damasio-science-fiction-litterature/

    En particulier le paragraphe sur l’innovation dans la littérature. Il y a ce passage: « Nous arrivons à un stade d’accumulation et d’archivage littéraire mondial qui rend douteux la nécessité même d’écrire un livre nouveau, tant les chef d’œuvres déjà présents nous surplombent. À titre personnel, c’est un incroyable facteur d’inhibition qui, chaque année qui passe, me fait douter un peu plus de l’utilité que j’aurais à ajouter un livre de plus à tout cela. »

    Je me retrouve un peu là-dedans: à quoi bon écrire, quand tout a été écrit?

    Mais c’est aussi un point de vue personnel de Damasio très négatif: en effet, tout n’a pas été écrit PAR TOUT LE MONDE. Les différences de perception, les nuances, la culture qui n’est pas la même selon les individus, ni leur interprétation de cette culture, énormément de choses concourrent à faire des livres, même remplis de clichés, même assez pauvres stylistiquement, des oeuvres uniques.

    « Quels conseils auriez-vous à donner à des auteurs débutants ? » demande-t-on à Damasio.

    A quoi il répond :

    « Lire le moins possible. S’en tenir à quelques auteurs vitaux, cruciaux, pour soi, qu’on devine vite après un premier balayage. Et les relire. Et en détacher les phrases les plus puissantes et tenter de comprendre comment ça naît, comment ça se déplie, pourquoi c’est si fort. »

    C’est pourquoi je voulais te soumettre (ainsi qu’à Elen et Nila) son point de vue, qui est la fois original, radical et provocateur.

    Ce n’est pas le mien, bien sûr. Le style est beaucoup plus important aux yeux de Damasio qu’il ne l’est pour moi. Je ressens dans les propos de Damasio quelque chose de très Nietschéen, d’ultra élitiste que je ne partage pas, mais qui concourt certainement à faire de lui un écrivain à part.

    Je ne partage pas non plus son mépris pour le divertissement, ce qui d’ailleurs, est paradoxal pour quelqu’un selon lequel la SF est le genre littéraire majeur. Son interview est bourrée de paradoxes.

    Je crois que l’idée de ne pas lire pour ne pas être influencé peut relever d’un certain manque de confiance en soi. On est influencé à tout moment. Nous sommes des menteurs professionnels, on nous paie pour raconter des histoires, donc, peut-être qu’à un certain moment, il faut accepter le fait d’être un imposteur, pour, justement, dépasser le syndrome de l’imposteur. Les meilleurs menteurs sont ceux qui le font avec aplomb.

    1. Bonsoir Alan,

      Quand je parle de conversation, il ne s’agit pas d’un aimable badinage, mais d’une mise en relation des livres, formant une chaîne plutôt qu’existant indépendamment des autres.

      Je suis totalement d’accord avec l’idée de lire pour savoir si ce qu’on écrit est un cliché. A l’inverse, on ne peut pas attendre de la lecture qu’elle nous inspire des idées réellement nouvelles. Seule la réalité a ce pouvoir.

      Je ne connaissais pas cette interview de Damasio, un auteur pour qui je n’éprouve aucune affinité. Cela dit, son conseil de lire moins possède une logique. Il faut savoir choisir avec soin les auteurs dont on accepte qu’ils nous influencent.

      Mais si je veux combattre les clichés, je ne cherche pas pour autant l’originalité à tout prix. Sur le même canevas, des milliers de livres on été écrits, tous différents. Chaque génération écrit peut-être sa version des mêmes mythes universels.

      Je n’ai pas peur d’être influencé quand je n’écris pas. Mais l’expérience m’a montré qu’une lecture de la veille pouvait imprimer sa marque sur le passage écrit le lendemain. Imposteur, certes, mais pas copieur. On a sa dignité.

      1. Cher Guy, il ressort de ton propos trois angles de vue différents : les idées, le style, le récit.

        La lecture n’a pas pour but de nous inspirer des idées nouvelles. Comme le dit très justement Alan, tout a déjà été écrit. Le but du jeu n’est pas d’inventer (qui a beaucoup lu s’aperçoit que rien n’est nouveau sous le soleil) mais de réinterpréter. C’est un objectif très honorable, dont la réalisation s’appuie sur le vécu, mais aussi sur les lectures.

        En effet, le vécu est important – ce n’est pas moi, riche d’un passé aussi atypique que diversifié, qui te dirai le contraire. Mais je te dirai aussi que ce sont mes lectures qui m’ont poussée très jeune vers ces chemins de traverse.
        Par ailleurs, l’auteur coincé dans une vie banale se fera un bien plus grande expérience de la vie en lisant qu’en ne lisant pas ! Une expérience transmise, certes ; mais depuis la nuit des temps, des maîtres ont transmis leur expérience, et ce n’est qu’ensuite que, dans le meilleur des cas, leurs élèves s’employaient à récolter la leur. Lire,c ‘est vivre par procuration, et dans un monde où les terres d’aventure se font rares, cela vaut toujours mieux que de rester en vase clos.

        Le style n’est inné chez personne. Il découle des lectures, c’est pourquoi un important bagage est nécessaire – d’où l’insistance de Nila. Nécessaire afin d’étudier les procédés d’écriture, de débusquer les clichés (on peut les employer ironiquement, à l’occasion, mais rien n’est plus dommage que d’en user par ignorance), et surtout de forger son propre style ; d’où l’importance de la variété des lectures, car c’est dans ce creuset que s’élabore peu à peu un style personnel. Bien sûr, si l’on a beaucoup lu, il peut être moins utile de continuer à lire assidûment (heureusement pour moi qui ai aujourd’hui des troubles de la vue…) ; mais dans mes billets, je m’adresse avant tout aux néoauteurs qui manquent de bagage littéraire.

        Quant à être influencé par une lecture récente, pourquoi pas ? C’est aussi ce qui permet d’explorer des styles, des approches auxquelles nous ne nous étions pas encore colletés. Car si l’auteur peut apprendre de lui-même, c’est bien en sortant de ses ornières, de ses sentiers rebattus, pour découvrir sa capacité à renouveler les voies d’autrui. S’inspirer, d’abord ; s’écarter, ensuite, par une démarche volontaire (qui peut s’exercer lors des remaniements). Personne ne recopie in extenso le texte d’autrui, alors pourquoi craindre si fort les influences ? L’an dernier, j’ai publié « Une nuit très noire » d’après l’une des idées d’intrigues notées dans mes carnets. Peu avant de rédiger, j’ai relu La vie devant soi d’Émile Ajar (Romain Gary). J’ai décidé de faire de cet Apéribook un hommage à Gary-Ajar. S’il m’a inspirée (je le revendique), je ne l’ai pas copié pour autant ; il m’a seulement donné envie d’employer ce ton-là. En refusant les influences, les auteurs indés se privent sans doute de l’une des plus belles perspectives offertes par l’autoédition : changer à notre guise de style, de ton, d’univers, élargir nos horizons, ne pas nous enfermer dans une marque de fabrique, comme l’édition tradi nous y oblige.

        Tous ces échanges, et ce sera là ma dernière remarque, mettent en évidence les complexes des auteurs indépendants. Comme le dit Alan, ils ont bien souvent le syndrome de l’imposteur ; sentiment quasi inexistant dans l’édition de jadis, un milieu très littéraire où l’on savait bien que toute œuvre est le fruit de celles de qui l’ont précédée. En s’éloignant de la littérature, au sens culturel du terme, pour revendiquer la libre expression comme s’il pouvait s’agir d’un phénomène ex nihilo, l’autoédition se coupe peut-être un peu des origines de l’écrit, et cela alourdit, me semble-t-il, l’idée que les auteurs se font de leur devoirs. Pourtant, nul ne leur demande de l’inédit ! seulement de la qualité. Laquelle suppose un apprentissage minimal, qui s’acquiert par la lecture.

        Au plaisir d’échanger à nouveau !

        1. Bonjour Elen,

          Voici précisément ce que j’aime dans les débats : ils font grandir nos idées.

          Je ne répondrai pas à tous tes arguments, que je partage en grande partie. La lecture est importante, aucun doute là-dessus. J’ai seulement tendance à y accorder moins d’importance que toi. Je vis l’écriture comme un engagement de mon être tout entier, un mode de vie plus qu’une entreprise. On disait « le style, c’est l’homme » (et la femme, alors ?), et je suis en accord avec ce dicton. La lecture peut nous aider à rencontrer notre propre style, mais l’essentiel doit venir de nous.

          Quand je parlais de la réalité, je ne visais surtout pas la vie personnelle de l’auteur. Toi exceptée, la plupart des auteurs ont une vie banale. Pour prendre une image picturale, je crois que les auteurs doivent davantage travailler « sur le motif » et moins « en atelier ». Je ne conçois pas, par exemple, d’écrire un dialogue sans m’intéresser à la façon dont des personnes de chair et d’os parlent au quotidien. J’ai horreur de décrire des maisons génériques, des villes indistinctes, des personnages sana rapport avec des êtres humains existants. Je ne supporte pas, en tant que lecteur, les scènes érotiques irréalistes, les absurdités temporelles ou spatiales, les incohérences, la violence de pacotille et les analyses psychologiques sans rapport avec l’esprit des vraies personnes. Peu m’importe que cent auteurs considérables confortent l’illusion d’un lieu improbable, jamais je ne m’inspirerai d’eux.

          Je n’éprouve plus, pour ma part, ce fameux complexe de l’imposteur. J’écris, je suis donc auteur. Tout le reste est littérature.

          1. Mon cher Guy, je persiste à ne pas comprendre ce que tu entends par « travailler sur le motif plutôt qu’en atelier. » Tu me sembles assimiler le style (qui n’est autre que le ton choisi pour aborder tel ou tel sujet) avec un exercice distancié, hors contexte. Mais c’est tout le contraire !

            Je crois que certains auteurs germanopratins qui pondent des ouvrages vides avec des effets stylistiques prétentieux (pas toujours esthétiques, d’ailleurs) ont beaucoup fait pour que s’installe ce malentendu.

            Le style, c’est le fait d’agencer les mots pour créer une ambiance, et si cela ne vient pas naturellement à un auteur, il ne pourra que se trouver bien de lire, ne serait-ce que pour savoir quelle(s) voie(s) lui convient/ennent le mieux.

            Ce dont tu parles ci-dessus, c’est le travail sur les éléments d’intrigue (j’en ai parlé dans mon billet suivant). Rien à voir avec le style.

          2. Elen,

            Dans mon esprit, travailler sur le motif n’a rien à voir avec le style. Je faisais allusion à la nécessité, pour un auteur, de se confronter à la réalité avant d’écrire un seul mot. J’apprécie de moins en moins les livres nés exclusivement d’autres livres, sans aucun effort pour décrire ce qui ne l’a peut-être jamais été. Avec le même style, il est possible de dépeindre, par exemple, une église générique, composée d’éléments empruntés à divers films et romans, ou bien une église réelle, que l’auteur s’efforce douloureusement de faire entrer en littérature. Pour reprendre mon analogie, je ne parlais pas de la palette et de la technique picturale, mais du regard du peintre et de l’endroit où il place son chevalet.

            De ce point de vue, Borgès m’apparaît comme un auteur d’atelier, qui ne m’inspire que des plaisirs abstraits. Peu importe son style, c’est son rapport à la réalité qui me gène.

          3. En effet d’après ce que tu dis il n’est plus question de style, mais des sources de l’inspiration. D’où mon incompréhension, parce que, sauf erreur, le débat portait bien sur l’importance de lire pour acquérir du style ? Peut-être y a-t-il là un autre malentendu, et as-tu eu l’impression que je conseillais aux auteurs de s’imprégner d’autres univers ; pas le moins du monde.

            Même si l’image est très parlante, « une église générique, composée d’éléments empruntés à divers films et romans » me semble ne correspondre à rien d’existant dans la littérature. Penses-tu réellement que des auteurs s’amusent à composer des descriptions (ou des personnages) à partir de patchworks de leurs lectures ? Je n’ai jamais rencontré pareille chose de toute ma vie : tous les auteurs que j’ai eu l’honneur de connaître tiraient leurs écrits de leur propre expérience ou de leur propre imaginaire, jamais de leurs lectures.

            Quand NIla et moi conseillons aux auteurs débutants de lire de bons ouvrages, ce n’est pas pour qu’ils s’efforcent d’imiter leurs aînés, mais pour qu’ils se confrontent au talent, et que cela les incite à ne pas se contenter de platitudes en croyant, faute d’information, faire preuve d’une grande et subtile originalité. C’est ce que nous entendons par « réinventer l’eau chaude ».

          4. Pardonne-moi de répondre brièvement à ton commentaire, faute de temps.
            – Je ne crois pas qu’on puisse distinguer le style de son objet.
            – Je ne crois pas davantage dans l’imagination, qui s’apparente pour moi à un jeu avec nos souvenirs. Mon église générique, c’est précisément une église imaginée.
            – Mon billet ne visait pas à vous critiquer, Nila et toi, mais à apporter des nuances et un point de vue différent.
            – J’admire votre engagement auprès des auteurs débutants. En tant qu’enseignant, je suis confronté quotidiennement à l’attitude que tu décris. Appelle-ça du cynisme, mais j’ai choisi de ne plus recommander à un élève superficiel de lire avant d’écrire ou de réfléchir avant de parler. Ce genre de conseils aboutit très rarement à une prise de conscience.

    2. Je suis d’accord avec Alan sur la discipline, la patience et la volonté pour écrire, oui de grandes histoires ont déjà été écrites mais pas sous toutes les visions de différentes personnes, je ne partage pas non plus son mépris pour le divertissement mais pas d’accord sur les influences: moi je suis influencée par la vie et par mes rêves et par mes pensées et non les ouvrages des autres! Je suis d’accord avec Guy sur les motivations à ce qui nous pousse à écrire, j’adore les débats, j’adore participer à des débats avec ma propre opinion et j’ai envie d’écrire et d’être publié car j’ai des opinions sur des choses que j’ai envie de partager à travers des personnages cette fois et pas d’accord avec Ellen, je ne décortique pas du tout un livre, un style d’un-e auteur-e je l’ai déjà fait avant en études littéraires et ça ne m’a rien apporté car chacun a son propre style! C’est en écrivant qu’on développe notre style d’écriture et non vraiment en lisant je parle de mon cas, la lecture ne m’a jamais influencé car petite et ados je ne lisais pas vraiment mais que je me suis remise à lire qu’en 2017 et j’ai adoré écrire depuis petite!

  5. Il y a un proverbe qui dit : ‘c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Je crois et j’en suis même certaine qu’un auteur doit lire mais écrire et c’est à force de pratique et de lecture qu’il s’améliorera.

    1. Bonjour Nathy,
      Oui, c’est en écrivant qu’on devient écrivain. L’écriture fait naître des besoins nouveaux, qui suscitent une pratique différente de la lecture. De même qu’un musicien n’écoute pas la musique de la même façon qu’un simple amateur, un écrivain ne lit pas comme un simple lecteur. C’est précisément cela que j’appelle participer à un dialogue.

    2. Ma précédente réponse s’adressait à Nathy 🙂

      Guy, je me permets de rappeler que je ne conseille pas aux auteurs de bit-lit de se gaver de lectures classiques, mais à chacun de lire ce qui peut lui être utile.

      Pour le reste, je m’insurge contre l’idée qu’il existerait une fracture entre « la littérature de style » et « ‘la littérature d’intrigue ». Il existe autant de formes de littératures que d’auteurs, et une partition aussi arbitraire me paraît très réductrice.

      Pourquoi un style « esthétique » nuirait-il à l’intrigue ? Et pourquoi devrait-on choisir l’un ou l’autre, comme si la littérature (au sens large) n’était pas truffée d’excellents livres passionnants ET bien écrits ?

      À mes yeux, un bon livre est celui qui combine les deux ; et d’ailleurs, un style dépouillé, s’il est efficace, c’est encore du style ! Je ne comprends pas pourquoi on en appelle toujours aux extrêmes.

      En SF, Sturgeon cousait des intrigues au petit point, et son style est tantôt sobre et efficace (mais toujours très évocateur), tantôt virtuose. Jamais cela ne dessert l’intrigue, bien au contraire, puisque le style, c’est avant tout un générateur d’ambiance…

      J’ai l’impression que les auteurs indés confondent le style (l’habileté à écrire, quel que soit le registre et la tonalité choisis) avec un désir pédant et vain de faire de « belles phrases ».

      1. La fracture dont tu parles existe de fait. Les auteurs « de style » sont en recul depuis bien des années au profit de journalistes écrivant des romans. Aujourd’hui, un auteur qui présenterait à une maison d’édition spécialisée un thriller au style trop soigné aurait toutes les chances de recevoir une lettre de refus standardisée.

        Nous ne pouvons pas parler dans l’absolu, car nous écrivons à l’intérieur d’une culture qui considère la distinction entre « la littérature de style » et « la littérature d’intrigue » comme pertinente.

        Ce ne sont pas, du reste, les auteurs indépendants qui confondent style et belles phrases, mais les lecteurs, les libraires, les éditeurs, les critiques. Nous ne faisons que nous adapter aux préjugés ambiants.

        1. Je suis d’accord avec guy et on écrit pas de la même manière dans le temps que aujourd’hui en plus que les attentes des lecteurs ont changé, aux temps de balzac c’était bien d’écrire de longues descriptions en plus qu’ils n’avaient pas encore les images, le cinéma, la tv, la photographie etc mais à notre époque les longues descriptions ne sont plus nécessaires je m’ennuie avec elle!

  6. Oui Guy, l’écriture est aussi conversation envers les oeuvres précédentes. Tout à fait d’accord avec ça. J’ai un point commun avec toi: il m’arrive en me relisant de me dire: « cette phrase est trop belle pour être vraie. A qui ai-je bien pu l’avoir piquée? »

    Dernièrement, je me suis demandé si une phrase que j’avais écrite, je ne l’avais pas entendue dans une chanson.

    Mais même si je me dis ça, si je n’ai pas un souvenir précis de l’endroit où je l’aurais lue, je ne vais pas faire des recherches pour la retrouver. Mon critère principal, c’est l’histoire. Est-ce que cette phrase sert ou déssert l’histoire? Des phrases trop belles, trop littéraires, peuvent desservir une histoire si elles en modifient tout à coup la tonalité, ou bien si l’on pouvait exprimer plus simplement et de manière plus efficace la chose.

    Tout dépend aussi du but que l’on s’est donné en écrivant son histoire, bien sûr. Mais après, il faut s’y tenir, pour éviter la fausse note.

    Après, chaque auteur est différent. Peut-être certains d’entre nous ont-ils une mémoire photographique de paragraphes entier. Dans ces cas-là, on peut effectivement parler de plagiat si on se met à recréer de l’existant mot pour mot. Ce sont des cas suffisamment rares, cependant, pour que, de manière générale quand on parle de l’écriture, on conseille aux auteurs de ne pas avoir peur d’être sous influence.

    1. Comme tu le sais, je me situe du même côté que toi de la ligne de fracture entre les littératures du récit et de l’intrigue et celles du style et des belles descriptions. Mon bouquin à paraître évite soigneusement tout effet de style pour se concentrer sur l’intrigue. Je sais donc exactement de quoi tu veux parler. Les clichés et les plagiats que je crains concernent davantage l’histoire et les personnages que les phrases et les expressions.

      Je n’ai pas peur des influences, mais je les tient à distance quand j’écris. Je suis également d’accord avec toi quand tu dis que chaque auteur est différent. J’ajoute que chaque genre aussi est différent. Pour revenir à la question de l’article, je défends l’idées que cette recommandation de lire davantage n’est pas valable pour tout le monde ni en toute circonstance. Disons qu’il ne s’agit pas de se protéger des influences, mais d’adopter des pratiques qui nous apportent réellement quelque chose. Un auteur de romans classiques pourra sans choquer personne relire éternellement les mêmes grand auteurs défunts. Un auteur de bit-lit sera plus inspiré de ne lire que des romans récentes de son genre d’appartenance.

      Voici encore un exemple concret. Dans la science fiction, les nouvelles publiées dans des magazines étaient autrefois la forme littéraire la plus prestigieuse. Comme les thèmes existaient en nombre limité, les auteurs avaient intérêt à connaître tout ce qui avait été écrit sur le voyage dans le temps avant d’écrire une nouvelle mettant en scène une machine à voyager dans l’histoire ou une faille temporelle. Le style, par contre, n’avait qu’une importance limitée. A l’inverse, un auteur de littérature moderniste des années 80 devait se tenir au courant des dernières audaces stylistiques, mais pouvait parfaitement écrire un roman sana récit ni personnages.

      1. Oui, d’accord avec toi sur ces points Guy. En SF, la lecture de ce qui s’est fait avant n’est peut-être pas indispensable (difficile de tout lire, même dans un genre donné), mais c’est un plus indéniable, justement pour participer à cette conversation entre auteurs.

    2. Exactement je suis d’accord avec vous Alan et Guy! Chaque auteur-e est différent, moi j’adore écrire depuis petite alors que je n’aimais pas vraiment lire surtout avec des livres imposés au lycée et j’aime lire juste depuis 2017 donc la lecture ne m’a pas du tout inspiré! C’est plus mes rêves la nuit qui m’inspirent, des amies, la vie de tous les jours etc car en plus je préfère écrire sur la vie et je ne suis pas très SFFF que ça soit en lecture comme écriture! Ou c’est plus des histoires de séries tv qui m’ont un peu inspiré car avant je n’aimais pas lire et je préférais regarder un film ou une séries tv! J’ai une très bonne mémoire visuelle surtout des visages, en livre je visualise plus l’action mais pas vraiment les personnages où j’en ai une image floue et impossible pour moi de retenir les citations je ne les retiens pas, je retiens l’intrigue en général mais je peux oublier les noms des personnages et les citations!

  7. Hum… perso je suis une éponge. J’écris ce que je lis donc je fais attention a ce que je lis lorsque je suis en phase d’écriture ^.^ et souvent, je n’ai pas envie de lire lorsque j’écris. J’ai des péirodes réfractaires pour l’un comme pour l’autre. J’aimerais pas qu’on m’impose de faire ceci ou cela. Comme on le sent.
    Enfin, franchement, je crois que lire est important pour la plume. Et lire des bons de temps en temps, ne serait-ce que pour le vocabulaire! Mais pas pour le scénario. Là le cinéma me semble mieux, plus facile à analyser. Sinon, toute théorie et imprégnation ne vaut rien si on ne se teste pas. Donc écrire prévaut sur lire à mon sens. On reste des grands lecteurs naturellement, alors pourquoi se forcer quand on a pas le mood?
    L’art pase par l’expérience, la réflexion et l’imprégnation. Chacun sa dose et sa fréquence

    1. Lire forme notre goût et notre langue, mais ne nous apprend pas à construire un récit. Quand j’ai commencé à écrire, je croyais que les nombreux livres que j’avais lus me serviraient de modèles, mais j’ai vite découvert qu’il me manquait la connaissance des techniques de la dramaturgie. Contrairement au style, qui est propre à la culture de l’écrit, l’art de raconter une histoire ne dépend pas des médias utilisés. Il a ses propres règles, qu’un auteur n’ignore qu’à ses dépens.

      Je suis d’accord aussi avec votre défense d’une certaine liberté de lire ou de ne pas lire. C’était précisément le sens de mon billet.

    2. Je suis d’accord avec guy et à moitié avec vous chanibrooks: l’écriture prévaut sur la lecture, c’est en écrivant qu’on s’améliore comme le forgeron devient forgeron en forgeant et même s’il y a ou non des livres et des conseils sur comment écrire, si on n’écrit pas on ne s’améliore pas! Ça me fait penser à un youtubeur qui voulait devenir mangaka et qui voulait apprendre à dessiner, il a acheté des tonnes de livres pour apprendre et des tonnes de matériels à dessin mais il n’a pas fait le plus important: Dessiner! Ce qui fait qu’il n’a jamais appris à dessiner xd! C’est pourquoi moi je me tiens loin des conseils sur l’écriture en plus qu’on a chacun-e notre manière d’écrire, moi je ne suis pas du tout organisée, j’écris en freestyle, j’ai d’abord une idée en tête, le début de l’histoire, le déroulement et la fin en tête avant d’écrire du coup après c’est plus facile pour moi je n’ai plus qu’à mettre des mots sur tout ça alors qu’il y a d’autres auteur-es qui ont besoin de faire des fiches pour s’organiser moi je n’en ai pas vraiment besoin pour l’instant ^^ Après je suis différente de toi chanibrooks car je ne suis pas du tout une éponge et ce n’est pas les livres qui m’influencent car je me suis remise à lire qu’en 2017 alors qu’enfant et ados je n’adorais pas ça et que petite je préférais écrire et dessiner et c’est plus l’écriture et la traduction (car j’ai fait des études de langues) qui m’ont appris du vocabulaire et non vraiment la lecture, la lecture m’a juste appris une bonne orthographe car je connais plein de mots mais parfois je ne me rappelle plus l’orthographe exact après je ne sais pas si je vais m’en souvenir sur du long terme car j’ai plus une mémoire visuelle des visages et de l’action, quand je regarde un film ou une série tv je me rappelle très bien où j’ai déjà vu l’acteur etc et quand je lis j’imagine plus l’action surtout en lisant des thrillers et polars mais il y a des livres que je lis dont je n’imagine pas

  8. Bonsoir à tou(te)s.
    Je suis toujours étonné que la complémentarité de la lecture et de l’écriture puisse encore faire débat. Une conversation sur à peu près le même sujet avec Elen en juillet dernier m’avait conduit à publier sur mon blog un petit « éloge de l’écrilire ». Je ne mets pas le lien ici, venant de me faire jeter de la conversation à propos du présent billet sur FB, sans doute pour avoir copié le lien en question dans un commentaire. Chat échaudé craint l’eau froide.
    Dans le commentaire éjecté par FB, je suggérais que écriture et lecture forment une expérience indivisible, dont la lecture est le yin et l’écriture le yang. Il y a des gens qui préfèrent être successivement yin et yang, et il y en a qui peuvent équilibrer les deux principes dans un même moment, lire d’une main (ou d’un oeil) et écrire de l’autre. Mais dans tous les cas, l’une renvoie à l’autre. Lire, c’est refaire le chemin de l’écriture, dans les traces de l’auteur. Le suivre ne veut pas dire qu’on va l’imiter. Dans le billet susdit, je renvoie à la pédagogie Freinet, où dès l’apprentissage « on lit de l’écriture (des autres) et on écrit de la lecture (pour les autres) ». Si effectivement on est élevé dès le plus jeune âge dans cette conception, tous ces débats s’évanouissent d’eux-même. Il me semble.

    1. Bonjour Ewen,

      Voici le lien que vous n’osiez citer :
      https://penanguer.wordpress.com/2017/07/31/eloge-de-lecrilire/
      J’ai lu votre billet, qui défend une position dont je me sens très proche.

      Ce qui fait débat ici, ce n’est pas la complémentarité dont vous parlez, mais la nature du lien entre lire et apprendre à écrire. J’ose croire qu’on devient auteur par gratitude, parce qu’on a tant reçu de la lecture qu’on a envie d’en rendre un peu. Écrire sans avoir lu, c’est un peu comme parler sans avoir écouté. Elen et Nila s’adressent aux débutants, et leur conseil fait partie des évidences qu’on hésite à formuler, tant elle paraissent aller de soi.

      Si je m’attaque, dans mon billet, à cette évidence, c’est parce qu’elle a tendance à devenir un cliché, une sorte d’obligation morale qui s’adresse autant aux auteurs expérimentés qu’aux jeunes aspirants. Nous vivons dans une culture où le bruit est plus puissant que le signal. Lire à l’excès, c’est parfois baigner dans le bruit au point de se perdre. J’envie ceux qui peuvent absorber toutes sortes de livres sans que cela les influence. Pour ma part, j’ai souvent besoin d’arrêter de lire. C’est le cas, en particulier, quand j’écris.

      1. « Voici le lien »? Je n’ai pas du mettre mes bonnes lunettes 🙂
        Nous sommes donc à peu près d’accord. Pour ma part, j’écris très lentement : 65 ans pour parvenir à terminer(?) un premier roman. Si j’arrêtais de lire quand j’écris, je risque de ne plus jamais lire!

        1. Votre lien se trouvait dans les mots « votre billet ». Je réécris mon commentaire pour le rendre plus visible.

          Pour ma part, j’ai écrit mon dernier roman en six mois, ce qui me laisse l’autre moitié de l’année pour lire 😉

          1. Pour conclure, peu importe qu’on lise pendant l’écriture ou entre deux périodes de rédaction. Ce qui compte, c’est de ne pas s’imaginer que l’on a tout inventé ou que l’on n’a rien à apprendre – un positionnement pathétique, trop souvent revendiqué par des néophytes qui feraient mieux d’ouvrir un livre. Bien entendu, cela ne concerne aucun des participants à ce débat.

    2. Ewen: je ne suis pas d’accord avec vous, car les auteur-es sont tous différents, il y en a qui ne lisent pas du tout en écrivant, moi j’adore écrire depuis petite mais j’adore lire que depuis 2017 donc pour moi on peut séparer les deux et on peut très bien écrire sans lire et c’est en écrivant qu’on s’améliore, si on s’arrête d’écrire pour lire pendant un long moment, on n’arrive plus à se remettre dans l’écriture de nos écrits c’est pourquoi de nombreux auteur-es qui ont une vie de famille et un travail à côté préfèrent écrire que lire car comme certains auteur-es le disent écrire c’est comme faire du vélo si on s’arrête on a du mal à reprendre! Et personnellement c’est l’écriture et la traduction (j’ai fait des études de langues étrangères) qui ont favorisé ma créativité, mon imagination et mon vocabulaire et non la lecture

  9. Je suis d’accord et pas d’accord: j’adore écrire depuis petite alors que la passion de lire m’est venue qu’en 2017 et pareil mes idées le viennent de moi-même, de mes rêves la nuit et non des livres que je lis! J’ai été plus influencée par les séries tv de différents genres sans pourtant non plus écrire en m’influençant totalement. Je suis très à l’écoute des autres timide dans la vie mais je m’exprime plus à l’écrit où je préfère plus m’exprimer par écrit depuis petite donc l’écriture a favorisé mon expression, le développement de mes idées, de mon imaginaire etc au contraire de la lecture mais c’est parce qu’à l’école, au lycée etc on m’a fait lire que des livres classiques que je n’aimais pas du tout que ça m’a dégoûté. Il y a 2 livres lus par envie à mes 16 ans emprunté en étant 2 livres de témoignages qui m’ont marqué du coup je savais que j’adorais lire des livres de témoignage car en 2017 c’est par un livre de témoignage que je me suis remise à lire, puis j’ai lu des livres contemporains et c’est avec des thrillers et polars que j’ai trouvé mon genre de prédilection en enchaînant des livres du coup je peux dire que j’adore lire maintenant alors qu’avant enfant comme ados je lisais juste ça de temps en temps sans adorer. Pour moi, c’est en écrivant que notre écriture s’améliora comme un forgeron devient forgeron en forgeant et non réellement qu’en lisant car un piège serait qu’on délaisse nos écrits pour la lecture. J’ai aussi peur d’être influencé mais ça va pour ma part c’est pas les livres qui m’influencent car j’ai des tonnes d’idées qui me viennent dans ma tête depuis petite mais c’est aussi un autre piège: un écrivain peut être influencé par un livre et univers que son univers peut ressemblé à son auteur favori et ça les lecteurs et lectrices le voient et peuvent penser que c’est du plagiat ou que ce n’est qu’une fanfiction! Ou alors un-e auteur-e peut être influencé par le style d’écriture d’un-e autre sans s’en rendre compte et on peut perdre cette notion de son propre style d’écriture car un-e auteur-e c’est avant tout un propre style et pour moi sa propre histoire c’est ce que je fais donc la lecture ne m’a pas influencé. Après on peut être influencé par le style de narration dans un livre par ex (écrire sous différents points de vue en « je », écrire en « je » puis en « il » ou « elle etc), et on peut reprendre en écrivant dans notre propre style. Enfin en tant que lectrice, je ne suis pas d’accord sur les codes, moi j’adore qu’on casse les codes et les clichés d’un genre car on voit souvent la même chose et on peut se lasser dont moi! J’ai horreur par ex des clichés de la romance que les auteur-es reprennent les mêmes clichés déjà vu et quand c’est du vu et revu comme cliché ça me lasse! Un-e écrivain-e ou un-e scénariste peut jouer avec les clichés et les codes pour les casser, je pense au film « jumanji: bienvenue dans la jungle » de 2017, on a des clichés mais le scénariste les a détourné pour en rire et jouer avec les stéréotypes qu’on s’attache aux personnages et qu’on rit bien. J’aime aussi les livres ovnis, hybrides comme par ex « touch » de claire north qui est un thriller fantastique où on suit un fantôme qui possède des humains mais qui va être poursuivi par un tueur à gage, on voyage de corps en corps le fantôme n’a pas un nom à part un nom de code et on voyage également dans le temps par des flash-back et j’ai adoré ça, j’ai adoré être déstabilisée. J’ai adoré également « rêver » de franck thilliez qui lui a joué sur la narration car les chapitres de son roman n’est pas écrit dans l’ordre et en plus il manque le chapitre 57 dans le roman et pour le lire il faut aller sur son site en tapant un code du livre, c’était bien pensé thilliez s’est joué de nous lecteurs et lectrices, il a joué avec nous en nous déstabilisant et j’ai adoré ça.

  10. Comme je l’ai dit comme je n’aimais pas vraiment lire petite et ados, du coup je n’ai pas eu de livres ou d’auteurs qui m’ont influencé et je trouve que c’est une bonne chose car j’aime écrire selon mes idées, mon style etc pareil pour le dessin car je dessine depuis petite et aucun artiste ne m’a influencé non plus et j’ai dessiné d’imagination en créant des personnages bien avant de dessiner à partir d’un modèle et je trouve que c’est une bonne chose car mes personnages c’est comme mes enfants et je n’aimerai pas qu’on recopie mon style de dessin et j’ai pu voir mon évolution où petite je dessinais d’une manière puis j’ai beaucoup changé de style de dessin et mon style c’est l’ensemble de mes différents styles de dessin ^^ et c’est pareil en écriture, ados j’écrivais d’une manière pour une autre histoire je n’ai pas écrit de la même manière et adulte je n’écris pas comme avant non plus mais mon style est l’ensemble de mes différents styles ^^ J’ai un trop plein d’idées également car il me vient dans l’esprit différentes idées d’histoire qui me viennent comme ça, ça me vient aussi de mes rêves la nuit et mes amies m’inspirent aussi: Ça m’est venue comme ça d’écrire des nouvelles personnalisés sur mes amies dont ils sont les héros et héroïnes et chacun a eu sa propre histoire différentes des autres, j’ai eu aussi une idée comme ça d’écrire une fanfiction non pas sur une oeuvre mais sur la vie d’une autrice que j’adore dont je veux lui en faire cadeau quand je la rencontrerai le mois prochain et dans cette nouvelle fictive, j’ai pris une place dans sa vie haha. Une fois j’ai rêvé la nuit après avoir regardé le 9ème épisode d’une série tv, j’ai dormi et j’ai rêvé de ce qui allait se passer dans l’épisode 10 en rêve comme une fanfiction mais en rêve et le lendemain je me suis visionnée l’épisode 10 et ce n’était pas du tout comme mon rêve mais j’ai adoré faire ce genre de rêve dont c’était la 1ère fois que ça me faisait ça. A 19 ans, j’ai écrit un scénario d’une web série avec 6 épisodes dont j’ai écrit à partir d’un de mes rêves également ^^ et dans ce projet j’ai été la scénariste mais également la caméraman et la réalisatrice etc j’ai rêvé d’être une agent secrète également et de voler dans les airs au moins 4 ou 5 fois et je note tous mes rêves quand je me réveille ^^ C’est ma plus grande inspiration mes rêves, avec la vie de tous les jours et mes amies ^^ mes lectures ne m’influencent pas vraiment en plus que je me suis remise à lire qu’en 2017

  11. Je préfère écrire depuis petite plus que lire où le plaisir de lire m’est venue qu’en 2017, mais l’écriture ne m’a jamais quitté même à l’école, lycée, fac, où j’aimais écrire des analyses, des dissertations également, j’adore participer à des débats à l’écrit, j’écris également des critiques de séries tv et de films depuis 2016 et depuis 2017 j’ai crée mon propre blog pour écrire des critiques de livres, séries tv et films qui rejoignent mes passions ^^ j’adore écrire des analyses de personnages également et j’adore écrire de la fiction, j’adore traduire également ^^

    1. Bonjour Julie, et bienvenue sur mon blog.

      Avant votre visite, les échanges de commentaires concernaient essentiellement des auteurs indépendants qui discutaient de la meilleure façon d’entrer dans l’écriture. C’est particulièrement vrai pour ceux d’Elen, qui a aidé et aide encore un grand nombre de débutants à améliorer leurs écrits. Si j’ai bien compris, votre profil est très différent, parce que vous représentez précisément le genre d’auteure (ou autrice) dont il était question dans les commentaires précédents.

      Vous ressentez manifestement un puissant besoin de créer, qui s’exprime de plusieurs façons différentes. Vous ne vous êtes pas reconnue dans la culture scolaire, qui vous a détournée de la lecture en prétendant faire le contraire. Le problème, c’est que le conseil de lire davantage, dont il était question dans mon billet, va dans le même sens que les injonctions de vos profs de lycée : « commence par lire, jeune fille, admire et dissèque les écrits poussiéreux des Anciens jusqu’à devenir myope et peut-être qu’un jour tu auras le droit de les imiter ». Quand j’étais au lycée, je lisais trois ou quatre romans de science-fiction par semaine, mais j’avais du mal à avaler ne fût-ce qu’un maigre roman de Balzac. Je me demandais pourquoi nous devions nous forcer à lire sans plaisir les chefs-d’œuvre du passé, ceux que leurs contemporains dévoraient avec autant de gourmandise que nous les polars. J’ai donc adopté une règle, dont je ne me suis jamais éloigné depuis : ne jamais lire un roman sans en avoir envie, et reposer ceux qui ne m’inspirent qu’un ennui abyssal. J’estimais qu’une nourriture, même d’excellente qualité, que nous absorbons sans faim ni goût ne nous apporte rien. C’est la raison pour laquelle j’ai cessé de lire pendant tant d’années, sans jamais arrêter d’écrire.

      Vous évoquez l’inspiration que vous apportent les série et les films. Je partage votre vision d’un art de concevoir des histoires qui ne se limite pas à un média, mais possède ses règles propres. De nombreux auteurs l’ont compris, et étudient la dramaturgie dans l’espoir d’apprendre les techniques du récit. Sylvain Forge, par exemple, auteur de polar qui a reçu cette année le prix du Quai des Orfèvres pour Tension extrême, est un expert en dramaturgie. Dans tous les genres populaires, la maîtrise des grandes lois du récit est bien plus utile que l’acquisition patiente d’une culture littéraire.

      Il me semble pourtant que la lecture reste indispensable pour diverses raisons :
      – sans elle, impossible de participer à la conversation dont je parle dans mon billet ;
      – la lecture nous fait comprendre les caractéristiques du genre dans lequel on écrit ;
      – le lecture nous permet d’acquérir des techniques d’écriture (dialogue, description) ;
      – la lecture nous confronte à d’autres façons de penser ou d’écrire ;
      – si nous écrivons, la lecture nous permet d’étudier la concurrence ;
      – la lecture nous donne un aperçu des clichés et des tics que nous souhaitons éviter.

      Dans le monde où nous vivons, les règles d’autrefois ne s’appliquent plus. Des journalistes à l’écriture efficace, mais non littéraire, deviennent des auteurs de best sellers sans posséder une grande culture de leur genre, des fans écrivent des fan fictions qui deviennent des succès et la plupart des auteurs à l’ancienne ne dépassent jamais des tirages de mille exemplaires. Les autrices et auteurs qui ont bien voulu réagir à mon billet s’expriment tous à l’intérieur de genres que nos profs de lycées méprisaient. Nous aspirons tous à plaire et à être lus, même s’il faut pour cela renoncer à des idéaux vieux de plusieurs siècles. Faut-il le regretter ? Ma conviction est que les histoires sont plus importantes que les œuvres et que la littérature n’est qu’un des moyens de les raconter.

      En définitive, seul compte le résultat. Si, en suivant votre propre voie, vous écrivez des livres qui passionnent les lecteurs, personne ne pourra dire que vous vous êtes trompées. Si, à l’inverse, vous suivez tous les conseils sans arriver à plaire à personne, j’ai bien peur que ceux qui vous ont conseillée ne se remettront pas en question pour autant. Car l’écriture, comme tous les arts, est un processus intérieur qui comporte une part de mystère. Personne ne sais vraiment comment s’acquiert le talent ou l’originalité. Je crois donc que nous devons nous réserver une part de doute, et accepter que quelqu’un comme vous aille jusqu’au bout de ses tentatives.

      1. Ce qui me désole toujours, c’est le perpétuel amalgame entre la lecture en tant que terreau de la création et les lectures forcées, les dissections stériles subies par certains, malchanceux, en milieu scolaire.

        Mais, nom d’un petit bonhomme, ne peut-on envisager de lire par plaisir, rien que pour soi, de lire ce qui nous tente et de nous laisser imprégner, moins par la technique que par le talent ?

        Parce que, comme le disait Nila, vouloir s’exprimer est une chose (très respectable), avoir du talent en est une autre ; et ça, c’est une certitude, cela ne surgit pas ex nihilo ; cela ne peut naître que sur le terreau, la musique, de toutes les lectures antérieures.(Si l’on parvient à me citer un seul auteur de grand talent qui n’a jamais rien lu de significatif avant de passer à l’acte, je veux bien remettre en question ce qui me paraît être une évidence.)

        Cela dit, il est certain que la mode actuelle, démagogique, qui voudrait que l’histoire soit plus importante que la façon de la raconter, incite les auteurs à se proclamer écrivains avec une culture indigente (et d’autres, qui sont cultivés, à l’oublier et à préférer vendre de la soupe). Ils vont vendre, certes ! Car ils ne s’adressent pas à l’esprit des lecteurs, ils cherchent seulement à les distraire ; c’est un tout autre objectif, respectacle mais différent ! Comme tu le dis très bien, mon cher Guy, ils ne veulent pas créer des choses belles et profondes, mais simplement fabriquer des bestsellers et être connus. Seulement (et c’est heureux), la mémoire de l’humanité ne retient pas ce qui a distrait un instant, mais ce qui a su toucher et marquer les esprits.

        Attention, je ne prétends pas du tout écrire ce genre d’ouvrages ; je m’exprime en tant que lectrice, infiniment reconnaissante pour tous les livres qui m’ont touchée, modelée, rendue consciente. Je cherche encore, en autoédition, des livres de cette envergure, et pourtant j’en ai rencontré de très prometteurs, qui pourraient marquer leur époque avec un petit effort de remise en cause, si l’on ne serinait pas sans cesse aux auteurs dans leur ensemble qu’ils ont le droit d’écrire sans se soucier d’être talentueux.

        Voilà pourquoi je continue à débattre, à me battre, à aider les auteurs : au nom de cet espoir qu’un jour, l’autoédition saura employer sa liberté à renouveler la littérature.

        1. Bonjour Elen,

          Beaucoup de personnes rencontrent pour la première fois la littérature à l’école. C’est effectivement le lycée qui porte la responsabilité de les en avoir dégoûtés. Quand on dit aux aspirants auteurs : « lisez ! », ils ne peuvent s’empêcher d’entendre les propos similaires de leurs professeurs. La notion de plaisir est davantage associée à la littérature dite de divertissement, la soupe, comme tu l’appelles. Personnellement, je n’ai pas peur de distraire, en évitant au besoin les phrases trop longues et les références culturelles. J’essaie aussi d’être vrai et honnête, c’est-à-dire d’ajouter à la soupe quelques épices délicates et saveurs subtiles, mais mon objectif n’est certainement pas de marquer mon époque. Je ne crois pas me tromper en disant que la plupart de nos amis indés ont aussi peu d’ambition que moi.

          L’histoire ne peut être séparée de la façon de la raconter, pas plus que le scénario ne peut être séparé du jeu des acteurs et de la réalisation. Peu importe qu’on caresse les jeunes dans le sens du poil : leurs récits ne plairont à personne. Car il faut aussi du talent pour créer la culture indigente dont tu parles. La mauvaise soupe est plus facile à préparer que la bonne, et j’ai la conviction que le client connaît la différence.

          En somme, je plaide pour ce que j’appellerais une modestie darwinienne : aider les auteurs à distraire correctement et intelligemment leurs lecteurs, sans se faire d’illusion sur la qualité de ce qu’ils écrivent, et laisser le marché faire le tri entre les vrais talentueux et les prétentieux qui croient y arriver sans avoir rien lu.

          Encore un mot sur le fait de s’exprimer : pour moi, cela devrait être réservé aux journaux intimes. Écrire est un travail, un artisanat obéissant à certaines règles. Certes, certains livres tirés de blogs ou des recueils de petites vignettes à la Delerm ont pu faire croire à la jeune génération que la subjectivité brute de chacun avait de la valeur, mais je ne me reconnais pas dans ces exemples. Inventer une histoire originale et bien la raconter reste pour moi l’essentiel.

          1. Je crois que le plus important, pour un auteur, c’est de s’assumer.

            Stephen King disait qu’il écrivait l’équivalent du Big Mac pour la littérature, et l’on sentait de sa part une pointe de regret par rapport à la « littérature qui compte ». Est-ce que tous les lecteurs, quand ils ont lu un King, ont juste l’impression d’avoir mangé un Big Mac, fade et vite oublié? Moi ce n’est pas mon impression. J’ai une mémoire très vivace de certains de ses livres.

            L’autre jour, j’ai lu La Coupole, roman de SF post apocalyptique d’Alain Thoreau, un auteur autoédité rencontré en dédicace. Eh bien, autoédité ou non, c’est pour moi un ouvrage marquant parce qu’il porte, de manière synthétique, une vision d’une très grande lucidité sur notre monde, tout en étant un vrai page-turner.

            Un artiste est avant tout quelqu’un qui porte un regard sur le monde et formule l’informulé, le sous-jacent. Il peut tout à fait le faire en ayant pour objectif premier de distraire. Il le fait d’autant mieux, en fait, qu’il cherche à distraire sans faire passer de message, et qu’il se laisse guider par sa muse.

            Les ouvrages étudiés en milieu scolaire ont été en quelque sorte adoubés par des générations de professeurs et instituteurs. Est-ce que pour autant, cela amoindrit le mérite d’autres livres complètement tombés dans l’oubli? A mon sens, non. Je pense que le hasard, qui joue une grande part dans le succès de tel ou tel livre, a joué et joue aussi une grande part dans la reconnaissance de tel ou tel roman comme faisant partie du patrimoine littéraire, de ce qu’il faut étudier.

            Non pas qu’il n’y ait aucun critère de qualité: juste que la place dans ce qui est étudié et validé n’est pas infinie, et qu’à un moment il faut faire des choix. Ce sont ceux qui vont plus loin, qui cherchent à découvrir les pépites ignorées ou reléguées dans les oubliettes de l’histoire qui découvrent la vraie richesse de la littérature.

            Oscar Wilde disait qu’un écrivain était quelqu’un qui avait enseigné à son esprit comment mal se conduire. Je l’interprète ainsi: c’est en cultivant la pertinence dans l’impertinence que l’on se forge en tant qu’auteur.

          2. J’aime bien ta citation de Stephen King, qui met précisément le doigt sur le changement profond qu’a subi notre rapport à la culture. Pour le résumer, je dirais que la littérature s’est institutionnalisée au point de perdre tout intérêt aux yeux des lecteurs. Les littératures de divertissement représentent une alternative à cet étouffement scolaire et scolastique de la culture. Les livres et les films que la mémoire collective retient et considère comme marquants ne sont plus des pavés avant-gardistes aux phrases interminables ou des productions helvético-iraniennes montrant l’agonie d’un patriarche en un seul plan fixe, mais Misery ou Star Wars.

            En tant que créateurs, nous pouvons nous accrocher au monde d’autrefois, ou bien assumer cette entrée (ou ce retour) dans une culture qui distrait. Quel que soit le message profond que nous voulons faire passer, nous devons l’enchâsser dans une intrigue policière ou un voyage aux confins de l’univers. Et pour ce qui est du style, nous devons nous résoudre à le simplifier et le rendre transparent.

            Voilà pourquoi je réagis quand on dénonce la culture indigente qui se vend parce qu’elle distrait. Au contraire, j’aurais tendance à reprocher aux auteurs sérieux de ne pas savoir divertir. Les lecteurs ne sont pas plus idiots ou moins humains qu’avant ; ils demandent des intrigues qui leur fassent oublier leur quotidien, mais plébiscitent celles qui leur apportent également une réflexion sur le monde. A ce propos, je ne peux que recommander Philosofilms, de Grolleau, un dictionnaire de films contemporains qui mettent en scène une problématique philosophique.

            Concernant les ouvrages négligés par l’école, j’ai toujours été amateur des petits maîtres, de ceux que la plupart des histoires de la littérature ont oubliés, des prédécesseurs de la SF, des auteurs anglo-saxons boudés par les universitaires français, parce qu’ils ne s’inscrivaient pas dans l’avant-garde de leur époque. Prenons Stevenson, par exemple : voilà un auteur cherchant à distraire, qui nous entraîne dans des aventures on ne peut plus distrayantes, tout en méritant une place au panthéon littéraire.

          3. Stevenson n’a jamais été méconnu, Guy ! Il faisait partie des classiques de la littérature jeunesse, avec Jack London, Jules Vernes, Marc Twain et bien d’autres. Mais en effet, certains auteurs adultes feraient mieux de lire Stevenson que de s’inspirer de 50 nuances de Grey, mal écrit et sans originalité.

            Quant à ce « monde d’autrefois », dans le sens que tu lui donnes, c’est une vue de l’esprit. De tous temps, il y a eu des lecteurs exigeants et des pulsions vers la facilité – et quand je parle de facilité, cela n’a rien à voir avec la littérature que tu appelles « distrayante ».

            Pourquoi veux-tu absolument opposer littérature pédante et littérature distrayante ? Il y a des chefs-d’œuvre en matière de littérature distrayante, et des foutages de gueule dans la littérature qui se veut. intellectuelle.

            Je répète que ce que nous déplorons, NIla et moi, ce n’est pas la littérature distrayante mais la littérature bâclée. Et le message que j’échoue à faire passer dans cette conversation, c’est que plus les auteurs indés se répètent que « l’important, c’est de distraire ; c’est l’histoire et non le fond », plus ils ont tendance à pondre à toute allure de petites histoires superficielles et mal ficelées.

          4. Chère Elen,
            Je crois que nous sommes allés aussi loin que nous l’avons pu pour convaincre l’autre. Je pourrais répondre à chacun des points intéressants que tu soulèves, mais je pressens que d’autres surgiront juste après. Par ailleurs, nous sommes d’accord sur assez d’idées pour n’avoir pas besoin de nous harmoniser sur les autres. J’ai bien pris note de tes remarques, mais je ne souhaite pas les commenter. Un jour, peut-être, nous aurons l’occasion de discuter de tout cela en face-à-face. D’ici-là, je te propose d’interrompre provisoirement le fil de notre échange.

          5. Mais ce n’est pas la littérature de divertissement que je traite de soupe ! Encore un malentendu fondamental. La soupe, ce sont les textes bâclés que l’on publie pour des raisons mercantiles, aussi bien en édition qu’en autoédition.

          6. « aider les auteurs à distraire correctement et intelligemment leurs lecteurs, sans se faire d’illusion sur la qualité de ce qu’ils écrivent, et laisser le marché faire le tri entre les vrais talentueux et les prétentieux qui croient y arriver sans avoir rien lu. »
            Oui, ce serait la solution s’il était possible pour « le marché » (je préfère dire « pour les lecteurs ») de s’y retrouver, et donc de trier, dans le magma indistinct de la production autoéditée. Ce n’est pas le cas.

          7. Ellen: je ne suis pas d’accord avec toi sur ce que tu appelles « bâclés » c’est totalement une histoire de goût, tu aimes les styles d’écritures plus complexes sans doute mais certains peuvent aimer « 50 nuances de grey » et des écritures plus simples, plus fluides etc, ce que tu appelles « bâclés » peut ne pas être « bâclés » par d’autres je dis ça en plus que j’ai vu des spectatrices dire que « la fin est bâclés » pour des films et séries tv alors que pour moi « la fin n’est pas bâclée » du tout! C’est juste une question d’attente de lecteurs, lectrices, spectateurs, spectatrices sur des oeuvres littéraires et cinématographiques dont on n’a pas tous les mêmes attentes que ça soit niveau style d’écriture, intrigue, ou fin d’un livre ou film. Pour la fin, j’ai parlé à des gens qui aiment que des « happy ending » et disent donc que les fins « tristes » ou pas « happy end » sont bâclés, certains n’aiment pas les fins « ouvertes » et veulent avoir des réponses à toutes leurs questions je ne suis pas comme ça et j’aime toutes les fins et quand on me surprend par la fin je vais adorer ça! Je n’aime pas les fins trop happy end bisounours moi! Et c’est chiant d’opposer littérature blanche à la littérature plus divertissante, en plus que certains s’amusent à dire que tel genre, tel livre « n’est pas de la vraie littérature » c’est chiant ce jugement des goûts des autres! Il y a un youtubeur qui a comparé la littérature à la cuisine, il a dit il y a la cuisine gastronomique et il y a la cuisine plus simpliste mais on peut aimer les 2 on peut avoir envie sur le moment d’une cuisine plus simplite et avoir envie d’une cuisine gastronomique à un autre moment et la littérature, les films et séries tv c’est ça aussi, moi j’ai des envies sur le moment divers, je peux avoir commencer une série tv du genre thriller mais le mettre en pause car j’ai envie sur le moment de regarder quelque chose de plus comique et je fais pareil pour les livres même si j’essaye de les finir mais je peux mettre en pause un livre car ce n’est pas le moment.

          8. Guy: pas totalement d’accord sur les règles de l’écriture, on peut casser ces règles, casser les clichés, les stéréotypes, mélanger les genres pour en faire une oeuvre hybride qui ne ressemble pas à toutes les autres et moi j’aime ça, j’aime quand c’est hybride, j’aime quand c’est déstabilisant même dans la narration j’avais pris comme exemple « Rêver » de Franck Thilliez qui a déconstruit la narration, tous les chapitres sont dans le désordre et pas dans l’ordre chronologique et j’adore ça!

            Allan: Je suis d’accord avec toi surtout pour Stephen King, la Youtubeuse Lemon June a dit que SK disait qu’il n’avait pas de message dans ses livres, il n’a pas de message à faire passer mais distraire le lecteur et la lectrice c’est aussi un but noble!

          9. Je rajoute enfin que même s’il est difficile d’inventer des choses déjà écrit, il y a différentes manières de raconter, notre vision qui est différente des autres sur des thèmes comme l’amour comme la Youtubeuse Lemon June l’a dit dans une de ses vidéos l’amour peut être décrit et être vu de différentes manières dans les romances, un genre qu’on néglige. Même en interrogeant des personnes dans la rue en demandant c’est quoi pour vous « l’amour », « l’amitié » etc et même si c’est un seul thème, il peut y avoir différentes réponses, différentes visions de l’amour, l’amitié etc selon les personnes, selon leur expérience etc. C’est comme faire des dissertations en philosophie au lycée, on a une question sur un thème général et c’est à nous d’y répondre, il n’y a pas qu’une seule vérité, une seule réponse mais plusieurs visions d’un thème et c’est très enrichissant ^^ Voilà pourquoi même si plein d’histoires sur des sujets ou univers ont déjà été écrits, un sujet ou une histoire ou un thème peut être décrit et écrit de différentes manières selon l’auteur-e en question, selon sa vision du monde, du sujet, selon ses idées etc c’est ça un artiste, un ou une auteur-e.

          10. Ellen: je rajoute aussi que la perfection n’existe pas même dans le style d’écriture! Et un style trop littéraire, académique peut tomber dans l’encyclopédie sans y mettre l’émotion! Les êtres humains ne sont pas parfaits, rien n’est parfait!

          11. Bien sûr, chère Julie, et je ne recommande pas un style académique, loin de là. Quand je parle de perfectionnisme, je veux seulement dire qu’il faut faire de son mieux pour respecter les lecteurs.

        2. Ellen: je suis à moitié d’accord: oui il faut lire avant tout pour le plaisir moi personnellement je me fiche de la technique de disséquer des mots je l’ai fait à l’école, je sais ce que c’est que les différentes figures de style mais ça me sert à quoi? A rien pour moi! Pour moi c’est l’intrigue qui compte! Et tous les auteurs ne cherchent pas à écrire des bestsellers! Les auteurs écrivent avant tout pour eux et ensuite pour le partage avec le public, les lecteurs et lectrices voient les ouvrages écrits juste pour le fric avec des schémas qui ont marché pour d’autres livres puis tu rassembles les schémas qui ont le plus marché dans un livre pour en faire un bestseller mais la motivation derrière trompe personne s’il n’y a pas une âme derrière! Quant au talent et style d’écriture d’un-e auteur-e c’est subjectif! Il y a des lecteurs et lectrices qui n’aiment pas du tout le style d’écriture de stephen king, ou de jk rowling etc mais certains reconnaissent que ce qu’ils ont crée est bien et reconnu, on ne peut pas plaire à tout le monde même dans le style d’écriture! Moi j’aime les styles d’écriture simples qui vont droit au but avec pas trop de descriptions, un langage familier plutôt qu’un style d’écriture complexe, littéraire et poétique qui me rebute! Oui c’est dû à ma scolarité et aussi à mes goûts alors que d’autres c’est le contraire et préfèrent des styles d’écriture plus complexes et littéraires! Quant au talent, il est souvent associé au « succès » et à la « reconnaissance » mais je pense qu’il y a des auteur-es peu connus qui ont aussi du talent! Donc on ne peut pas le définir! Puis les auteur-es ne se prétendent pas être le futur stephen king, le futur Zola, Balzac etc non ou si certaines le disent c’est prétentieux! Chacun a fait son temps et surtout chacun son style d’écriture, son univers etc il ne faut pas recopier des auteur-es déjà connus et reconnus, il faut apporter notre touche à l’édifice et ça tout le monde peut le faire et c’est super! C’est avant tout le plaisir d’écrire pour moi qui compte, le plaisir de raconter des histoires qui comptent avant la quête du succès! J’ai le plaisir, le goût et la passion d’écrire depuis petite où j’écris depuis longtemps, le plaisir de m’exprimer etc c’est ça qui compte pour moi ^^

      2. Guy: je ne suis pas totalement d’accord! Je suis d’accord sur le fait de lire par envie et non en étant forcé, même si l’école nous force à lire car je pense que le but premier de l’éducation nationale n’est pas de nous faire aimer lire mais de nous faire lire pour ne pas être analphabète et pour nous apprendre une culture mais une fois que nous avons appris à lire et une fois adulte c’est notre choix de lire ou ne pas lire, si on aime pas ça et qu’on a été obligé à l’école, on ne va pas se tourner vers ça en plus que la lecture n’est pas hobbies que tout le monde apprécie et lire ça demande de la concentration et certaines personnes n’aiment pas être concentrés ou n’y arrivent pas! Je ne suis pas auteure encore, j’ai le rêve d’écrire un livre depuis petite et c’est un projet que je vais bientôt concrétiser mais moi je ne ressentais pas le besoin de lire mais le besoin d’écrire depuis petite, le besoin de m’exprimer puis de raconter des histoires et de m’évader mais étant timide je suis beaucoup plus à l’aise avec l’écriture depuis petite ^^ et on n’a pas réellement besoin de lire pour écrire, écrire ce dont a sur le coeur, écrire un journal intime etc ça ne demande pas du tout de lire sur ça, après la fiction c’est autre chose mais du moment qu’on sait écrire, qu’on connait les différents points de vue et narrateurs, pour moi il n’y a pas réellement besoin de lire c’est plus un plaisir de lire si on en a envie mais écrire ne nécessite pas de lire! Et comme dit précédemment, on peut être influencé par l’écriture ou les histoires des autres que nos récits peuvent ressembler à du plagiat ou à des fanfictions c’est aussi un piège et les lecteurs et lectrices s’en aperçoivent! Moi j’aime pas ça et mes histoires me viennent de ma tête, de mes idées, des choses que je veux dire sur des thèmes, des sujets, sur le monde, sur la société etc ou je peux être inspirée de mes rêves mais pas de livres que je lis! Je lis juste par envie et non dans le but d’écrire et de m’aider car je n’ai pas besoin de ça!

  12. Une dernière chose Guy: comme je l’ai dit il y a des auteur-es qui lorsqu’ils écrivent ne lisent pas et je peux totalement comprendre ça, comme écrit dans un com plus haut ça peut être pour des raisons comme ils ne veulent pas trop s’inspirer car il y a qui sont comme des éponges ou d’autres comme moi quand ils ont des idées, une histoire en tête bah ils sont concentrés sur ça et ils ne peuvent pas lire. C’est exactement ce que ça me fait, même lorsque je n’écris pas et quand je lis, quand je pense à autre chose pas forcément à mon histoire que j’écris mais par ex quand on pense aux courses, à s’il y a des choses qu’on a oublié de faire etc bah on n’est pas concentré à lire et moi quand je suis comme ça je lis sans lire sans retenir et du coup ça sert à rien pour moi et du coup j’arrête et je fais autre chose comme la lecture demande quand même beaucoup de concentration pour retenir à la différence de voir un film ou une série tv qui demande moins de concentration. Quand je suis trop fatiguée aussi ou quand je vois flou mon livre, j’arrête de lire aussi et je peux me concentrer assez peu de temps dans un livre max 1h à 1h30 mais des fois ça peut être seulement 30min puis j’ai besoin de faire autre chose! En plus je lis assez lentement: 50 pages par heures environ seulement alors qu’il y en a qui peuvent lire plus vite et mon rythme de lecture par pages n’a pas augmenté c’est juste quand je consacre plus de temps à la lecture que je peux lire plus de pages dans la journée sinon je tourne autour de 50 pages dans une journée si je lis qu’une heure ou 100 pages en une journée si j’arrive à lire 2h dans une journée. Après oui chacun son rythme.

  13. Et entre l’écriture et la lecture si je devais choisir entre les 2, je choisis l’écriture qui est en moi depuis petite, je ne sais pas si je pourrais vivre sans écrire, comme depuis petite, l’écriture ne m’a jamais quitté même à l’école j’ai continué d’écrire en écrivant des commentaires, des dissertations, à la fac en essayant de traduire des textes etc et aujourd’hui en essayant d’écrire des textes qui me sont cher que j’ai envie de fini et ça serait pour moi une punition de vivre sans écrire! Par contre je peux vivre sans lire, j’ai commencé à aimer la lecture que depuis 2017 assez récemment ou avant je n’étais pas une grande lectrice et après le lycée je n’ai plus lu 1 livre jusqu’en 2017 du coup je peux vivre sans lire! Là je lis par envie cette fois mais très difficile de concilier écriture et lecture, là je suis en période d’écriture, je lis un peu en même temps mais genre 50 pages ou moins mais je pense que je vais moins lire ce mois, en février j’ai moins lu également avec 5 livres lus alors qu’en janvier j’ai beaucoup lu avec 9 livres lus! L’écriture c’est ma passion principale si on m’enlevait ça pour m’exprimer, écrire ça serait un crève coeur!

    1. Merci pour ce lien. Les conseils d’écriture de Stephen King sont souvent cités. King a ceci de particulier qu’il représente le « pantser » parfait (de l’anglais pants, pantalon – ce mot renvoie à une façon d’écrire sans plan (bien) établi, « by the seat of the pants », c’est-à-dire au fil de la plume et de l’inspiration). Il n’offre aucune méthode, mais évoque les conditions favorisant le travail d’écriture.

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