44 posts tagged écrivain

Tricla - Reading - Lire pour apprendre à écrire ?

Lire, disent-elles – Un auteur apprend-il son art en lisant ?

Comme les lecteurs de ce blog le savent, j'adopte volontiers l'opinion des auteurs les plus exigeants quant à l'apprentissage de l'art d'écrire. Justement, j'ai vu paraître récemment des articles écrits par deux ...

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La montée vers le succès : tinyfroglet - Success! - Trouvé sur Flickr

L’inavouable quête du succès

Le malentendu C’est le chanteur M qui l’affirme (dans 20 Minutes) : « Le succès est toujours un malentendu. » Il n’est pas le seul à le déclarer. Cette phrase figure régulièrement dans les interviews de ...

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bizmac - Trouvé sur Flickr - Technique narrative

Pourquoi tout auteur devrait étudier la technique narrative

Une merveilleuse époque sans pitié

Dans toute l’histoire de l’humanité, notre époque est sans aucun doute la plus riche pour les amateurs d’histoires. Des millions de romans, films, séries, bandes dessinées, pièces de théâtre sont disponibles en permanence, parfois à portée de clic. Tous les grands auteurs du passé ont leur édition intégrale, tous les chefs-d’œuvre du cinéma sont finement restaurés et internet aura bientôt mis en ligne l’intégralité des archives télévisuelles. Chaque année, les nouveautés se comptent par centaines de milliers, dont la plupart sont impitoyablement négligées par un public que cette surabondance a rendu extrêmement exigeant. Pour les créateurs, par contre, l’époque ressemblerait plutôt à un cauchemar, entre la concurrence sauvage, la manie du gratuit, l’industrialisation de la production et, justement, l’extrême exigence des amateurs d’histoires. Le temps approche où tout écrivaillon sera obligé de payer pour encourager ses contemporains hyperconnectés à jeter un œil distrait à ses balbutiements.

Les infortunes de la création

Au XIXe siècle, il était possible de divertir les lecteurs avec un roman racontant les émois intérieurs d’un jeune aristocrate trop sensible. Jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, les descriptions pouvaient s’étaler sur plusieurs pages sans gêner personne, et aucun logiciel de correction ne soulignait en rouge toute phrase de plus de dix mots. Aujourd’hui, toute histoire qui échoue à accrocher le lecteur/spectateur/internaute en quelques lignes ou secondes est immédiatement condamnée à l’oubli....

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Pedro Ribeiro Simões : Orpheu group - Fernando Pessoa (1915) - Almada Negreiros

Pas un métier, l’écriture ?

Ça y est, ça recommence. J'avais l'intention de recommencer à écrire pour mon blog des petits billets gentils, qui ne déplaisent à personne, et je me retrouve à contredire Neil Jomunsi une fois de plus. Neil Jomunsi, c'est l'auteur de l'excellent blog Page 42, que je recommande à quiconque s'intéresse aux mutations de la culture. Belle écriture, billets de haute tenue, débat de qualité : dans le paysage actuel de l'auto-édition, Page 42 fait partie des meilleurs lieu de réflexion. Pourtant, j'éprouve souvent un certain désaccord à l'égard des idées qui y sont exprimées. Après avoir laissé un commentaire sous l'article, j'ai donc décidé de contribuer au débat par un nouveau billet, le premier depuis décembre 2015....

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création de mondes imaginaires : ~Boudicca~ - BA - there be dragons

Création de mondes imaginaires – 2 – Envers et endroit

Parfois, la création de mondes imaginaires est aussi simple que griffonner une carte sur la nappe en papier d'un restaurant. Ici, une chaîne de montagnes infranchissable, là une ville ancienne, ailleurs un lac aux eaux profondes, survolé par un dragon. L'imagination habite déjà ces lieux à peine ébauchés, et l'histoire commence. Mais à peine suis-je entré dans cette rêverie narrative que je rencontre les noms de Mordor et de la Conté, qui me paraissent vaguement familiers. Un certain rôdeur, héritier d'un royaume, que je prenais pour un habitant exclusif de ma fantaisie, me rappelle que son véritable créateur s'appelait J.R..R. Tolkien et mon dragon tient obstinément à se faire appeler Smaug. Finalement, la simplicité n'était qu'illusoire et je n'ai pas inventé, seulement joué avec mes souvenirs littéraires....

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Création de mondes imaginaires : L.E. Spry - Ultradrive_scout

Création de mondes imaginaires – 1 – Typologie

Intellos désincarnés, s'abstenir. Nous allons parler ici d'un sujet salissant, périlleux pour le dos et très éloigné des hautes sphères littéraires : la création de mondes imaginaires (tous corps de métiers). J'entends venir d'ici les auteurs de littérature générale, de polars, romances ou thrillers. « Arrêtons-là cette lecture indigne de nous », dites-vous en chœur, « nos histoires ne se situent pas dans quelque paradis artificiel, mais dans les rues sales et grouillantes du vrai monde ». Je défends quant à moi l'idée que toute histoire se situe dans un monde imaginaire, même si ce monde ressemble parfois au nôtre. Dans la France que je connais, par exemple, les tueurs en série paraissent beaucoup moins fréquents que dans les romans de mes confrères du rayon « Thrillers », alors que certains éléments ordinaires de la vraie vie, comme les journées sans histoire, les soirées cupcakes entre copines ou les embouteillages, en sont totalement gommés....

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Le Refus : Tony Olivier - Prospector

Le refus, ou l’édition considérée comme un tri

De toutes les expériences que peut vivre un auteur, celle du refus est probablement la plus douloureuse. Elle est vécue comme une condamnation personnelle et n'est accompagnée d'aucune justification permettant au refusé un moyen de comprendre et de s'améliorer. Le milieu de l'édition nourrit la croyance commune qu'un manuscrit refusé par quelques dizaines d'éditeurs ne peut pas être bon. La somme de cinquante décisions individuelles, prises en fonctions de critères obscurs par des étudiants en lettres sous-payés, est considérée comme une indication fiable de la valeur d'un livre. Peu importe que l'histoire de la littérature regorge de cas de manuscrits refusés qui se sont transformés plus tard en succès planétaires ; l'idéologie de l'infaillibilité du refus tient bon. Dans cet article, je propose modestement une alternative, afin de montrer que le système actuel n'est pas une fatalité....

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Débuts de romans : le début du Côté de chez Swann, de Marcel Proust

Les débuts de romans des auteurs indés

Dans le monde du zapping et de l'immédiateté, tout auteur est conscient de l'importance des premières phrases de romans. Qui ne se rappelle pas le « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » de Proust, le « Vous avez mis votre pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant. » de Butor, le « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. » de Gabriel Garcia Marquez ? Même si un bon début ne suffit pas à assurer le succès d'un roman, il fait partie des éléments qui attirent l'attention des lecteurs et qui leur donnent envie de poursuivre leur découverte. (Note : si vous voulez lire un bon article sur les incipits célèbres, celui d'Aloysius Chabossot vous comblera)...

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Réécriture : Nate - IMG_0856 - trouvé sur Flickr

Cinq conseils pour faciliter la réécriture

Dans les représentations populaires, le romancier écrit son opus de le première page à la dernière, puis envoie aux éditeurs le tapuscrit dont l'encre achève à peine de sécher. Accessoirement, il utilise une vieille Underwood, qui rend toute correction difficile. L'imaginaire ne s'encombre pas de nuances ni de corrections ; à ma connaissance, aucun film n'a jamais mis en scène un écrivain en prise avec l'étape la plus difficile de la gestation littéraire : la réécriture....

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Vrai auteur : Denis Bocquet - Paris 2015

Le mythe du « vrai auteur »

Les auto-édités sont-ils de vrais auteurs ? Le billet récent de Thibault Delavaud, Pourquoi les livres autoédités sont-ils mauvais ?, est littéralement hanté par cette question, qui traverse également les blogs de beaucoup d'auteurs indépendants. Charlie Bregman, par exemple, y répond à sa façon. Il estime que la présence, parmi les indépendants, d'une forte minorité d'auteurs hybrides (publiés également par des éditeurs) montre qu'il est au moins possible d'être un vrai auteur tout en s'adonnant aux délices de l'auto-publication. Si je m'attaque à mon tour à cette épineuse question, c'est pour dénoncer l'idéologie qui la sous-tend, afin de contribuer à balayer certains préjugés qui excluent les auto-édités du monde littéraire. À une époque où les « vrais auteurs » s'appellent Guillaume Musso, Marc Lévy ou Bernard Werber, le système culturel peut difficilement se draper dans sa dignité littéraire pour refuser le nom d'auteurs à ceux que les éditeurs n'ont pas choisis. Je défends donc une idée toute simple : que toute personne qui a écrit un livre est un auteur, sans que personne ne puisse la traiter de contrefaçon. On peut être un mauvais auteur, un auteur indigne, une auteur sans succès, un auteur sans orthographe, mais le faux auteur me parait relever d'un essentialisme fondé sur aucune réalité concrète....

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