Aimez-vous le marketing ? Si vous êtes un(e) auteur(e), il est probable que vous répondrez non. En France comme aux États-Unis, les auteurs se voient comme des artistes forcément détachés des nécessités commerciales. L’idée qu’ils soient obligés de vendre leurs livres comme des produits leur fait souvent horreur.
Avant de m’auto-publier, je ne faisais pas exception à la règle. Je savais que je serais contraint de m’y mettre, mais cela ne me plaisait pas du tout. Hélas, sans marketing, il n’y a pas d’auto-édition possible. Voici ce qu’en dit Thibault Delavaud dans son dernier billet de blog :
Très peu de ventes ces trois derniers mois. Les raisons de ce constat sont :
- Je n’ai fait aucune action marketing majeure, limitant la visibilité de mes ebooks.
Qu’est-ce que la marketing littéraire ?
À force de m’intéresser quand même à cet art réputé infâme, j’ai pourtant rencontré quelques auteurs qui ont changé la façon dont je le percevais. Notamment cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui estiment que le marketing consiste tout bonnement à se faire des amis ! Dans le cas des livres, je me suis concocté ma propre définition :
Le marketing littéraire recouvre toutes les actions favorisant la découverte, par les lecteurs susceptibles d’en tirer un bénéfice, des livres d’un auteur, ainsi que la relation fructueuse et prolongée entre lecteurs et auteur.
À mes yeux, le marketing littéraire doit exclure tout procédé immoral, toute vente forcée, toute tromperie. L’auteur est encouragé à croire dans la valeur de ce qu’il écrit et dans son pouvoir à améliorer la vie de ses lecteurs, même si ce n’est qu’en les divertissant. Ses démarches visant à faire connaître ses livres sont légitimes dans la mesure où elles respectent les critères que je viens d’énoncer.
Un exemple parmi d’autres : la couverture. Ici, deux excès doivent être évités : celui qui consiste à refuser d’offrir à un livre une couverture « vendeuse » sous prétexte que les lecteurs ne doivent pas être influencés, et celle qui consiste à emballer le livre dans une couverture alléchante, mais mensongère. Dans le premier cas, le livre ne se vendra pas, et des lecteurs qui auraient pu passer quelques heures agréables en sa compagnie ne le découvriront pas. Dans le second, les lecteurs alléchés découvriront vite qu’ils ont été trompés et ils feront subir au livre un bouche-à-oreilles très négatif.
Un constat
Pour en revenir à Thibault, je constate comme lui que
La compétition est plus féroce : auparavant, deux ventes durant la même journée permettaient à mes livres de se retrouver dans le TOP100 de la catégorie Science-fiction d’Amazon et ainsi gagner en visibilité. Maintenant, pour monter dans ce TOP100 et s’y maintenir, il faut quatre ou cinq ventes en une même journée. C’est un signe encourageant qui signifie que le marché des ebooks grandit mais il est plus difficile de « tenir ».
Autrement dit, il ne suffit plus de publier ses livres et d’effectuer quelques promotions gratuites pour amorcer la pompe. Dans mon cas, cette stratégie sommaire a fonctionné pour un de mes deux romans de jeunesse, Le sachet de bonbons. L’autre, Lucie Acamas et les Compagnons de l’Ordre Vert, par contre, refuse obstinément de « se vendre tout seul ». Comme il s’agit du premier volume d’une série, je ne peux simplement le laisser de côté en espérant que quelqu’un, un jour, le découvrira. J’ai donc décidé de réviser entièrement la façon dont je le présente aux futurs lecteurs.
Mes nouvelles stratégies
Voici quelques-unes de mes nouvelles stratégies, à évaluer, à réviser et à compléter :
1) Test de la gratuité permanente
La parution du deuxième volume de la série Lucie Acamas est prévue pour le début du mois de mai 2015. J’ai décidé de commencer un mois de promotion gratuite du premier volume, afin d’inciter les lecteurs ayant aimé ce dernier à acheter le deuxième.
2) Novella offerte gratuitement à toute personne s’inscrivant à ma liste de diffusion
J’ai écrit une novella de 25 000 mots environ racontant des événements antérieurs au premier volume. J’ai décidé d’utiliser ce livre, correctement relu, formaté et doté d’une couverture professionnelle, afin de remercier les personnes qui s’inscrivent sur ma liste de diffusion, ou afin d’inciter les lecteurs qui souhaitent la lire à s’inscrire sur la dite liste.
3) Apparition d’une fenêtre « scrolldown » une fois tous les trois mois lors de la lecture d’une page ou d’un article de mon site (tiens, elle doit déjà être apparue dans ce billet), proposant à tout visiteur de s’inscrire à ma lettre d’information et de recevoir en échange le fichier de Lucie Acamas et les spectres des songes.
Oui, je sais ce que vous allez me dire : moi non plus, je n’aime pas ces fenêtres qui me gâchent la lecture de n’importe quel article sur internet. Pour ma défense, je dirais que la mienne n’apparaîtra qu’après la lecture de 65 % du billet et qu’elle disparaîtra ensuite pour trois mois. En plus, il paraît que ça marche.
4) Première lettre d’information
Vers la fin du mois d’avril, j’enverrai à mes premiers inscrits (encore très peu nombreux) ma première lettre d’information, que je conçois comme un courriel personnel bourré d’anecdotes, de secrets, de confidences et d’annonces intéressantes.
5) Nouvelles pages Facebook, consacrées uniquement à chaque livre
Ces pages donneront plus de visibilité à mes livres sur Facebook et offriront chacune un lien direct vers la page Amazon qui leur est consacrée.
6) Participation à La foire aux cadeaux de l’auto-édition
Cet événement, dont parlent beaucoup d’auteurs auto-édités, débutera le 24 avril prochain. Il devrait permettre aux auteurs indépendants de bénéficier d’une meilleure visibilité collective et de remplir leur liste de diffusion.