• Thomas Hawk - The New York Times

Il faut couvrir la guerre Amazon-Hachette, non s’y joindre

Un beau geste en faveur de la neutralité de la presse
David Gaughran signale un important article paru avant-hier (4 octobre) dans le New York Times. Ce papier, écrit par Margaret Sullivan, le « public editor » du journal, remet en cause le parti pris systématique anti-Amazon des journalistes qui ont évoqué la guerre Amazon-Hachette. Car c’est bien dans le New York Times qu’est parue la fameuse page de publicité signée de 900 auteurs condamnant Amazon, et le journal n’a eu de cesse de relayer cette critique d’une façon que de nombreux lecteurs ont jugée partisane. Bien que le célèbre quotidien de référence ne risque guère de voir sa réputation entachée par cette polémique, certains professionnels consciencieux, tels que Margaret Sullivan, ont fini par être gênés par cette absence de neutralité. Selon les mots même de l’éditeur public,

Les figures de la culture établie citées par le Times, bien que respectées et reconnues, devraient voir leurs affirmations soumises à une analyse critique, au même titre que les actions d’Amazon. Le Times a usé beaucoup d’encre d’un côté et – dans le choix des articles, le ton et la visibilité – contribué à décrire le détaillant comme un tueur de littérature plutôt qu’une entreprise intransigeante.

Sullivan finit son article par un appel à un examen plus critique des déclarations des acteurs majeurs de l’édition, ainsi qu’à une représentation plus équitable de ceux qui pensent qu’Amazon peut être une bénédiction pour la culture livresque, et non son assassin.Je salue le geste particulièrement élégant de cette journaliste, qui montre que tout n’est pas pourri au royaume de la culture officielle étasunienne, et qu’il ne suffit pas d’être une célébrité de l’édition ou un grandécrivain pour bénéficier automatiquement de l’indulgence des médias.

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