• Lucie Acamas et l'armée de Gaïus, par Kouvertures

Mes nouvelles Kouvertures

Imaginez que vous devez publier un nouveau volume d’une série lundi 11 mai. Vous l’avez annoncé à diverses personnes, l’information a été reproduite dans un blog, la promesse figurait dans un concours organisé pour le lancement du nouvel opus.

Prudent, vous avez envoyé vos documents – illustration, textes de quatrième de couverture, cahier des charges – à votre créateur de couvertures habituel quinze jours plus tôt. Cela ne devrait pas être trop difficile pour lui, il ne lui reste qu’à copier et coller les nouveaux textes et fichiers dans le modèle qu’il a créé pour le premier volume.

La date approche, mais l’artiste ne donne pas signe de vie. Vous essayez de le contacter par divers moyens, mais il persiste dans son absence. Son site ne comporte pourtant aucune indication de vacances et la colonne de gauche de Facebook (amis présents) annonce de temps en temps sa présence en ligne. Il pourrait être malade (à nouveau), amnésique à la suite d’un accident de la route, ou tout autre état fâcheux issu de l’imagination fertile d’un auteur de thrillers. Vous vous sentez vaguement inquiet pour lui, mais tout autant pour votre projet. Sans lui, vous ne pouvez produire ni commander une couverture dans la lignée des précédentes.

Et puis, il ne vous a pas échappé que ces dernières n’ont guère permis à la série de rencontrer son public à ce jour. Peut-être cet incident serait-il l’occasion de réviser cet élément essentiel de tout marketing littéraire bien conçu.

C’est alors qu’un ami vous parle de Kouvertures, l’un des sites de David Forrest.

David Forrest, de Kouvertures, le premier graphiste des indépendants français

David Forrest, auteur, journaliste et graphiste, n’en est pas à son coup d’essai en matière de couvertures efficaces. Si vous connaissez les auteurs indépendants français, vous avez déjà rencontré son travail. Jacques Vandroux, qui lui reconnaît plus d’une dette, lui a confié la refonte complète de toutes les couvertures qu’il avait à l’origine réalisées lui-même (avec Jacques-Line, bien sûr). Son portfolio comporte également les noms de Wendall Utroi, de Manuel Lempereur, de Thibault Delavaud, pour ne parler que des auteurs que je connais.

David applique des tarifs très raisonnables. Sur son site, il annonce clairement la couleur : les couvertures sont un élément essentiel, « premier contact entre l’œuvre et le lecteur », dont l’objectif est de mettre le livre dans les mains de ce dernier. Il ajoute :

Je ne vous promets évidemment pas que vos ventes vont exploser, que vous allez devenir célèbres, etc.

Ceux qui le font vous mentent, généralement.

Je ne vous propose que de mettre un peu plus de chances de votre côté.

Communication simple, directe, franche et efficace : le style de David, qui s’est confirmé dans les échanges que j’ai eus plus tard avec lui, apparaît dès ces premières lignes. David ne vous promet pas la lune, mais il connaît le métier et le marché. Avec lui, pas de savantes manipulations d’images ni de filtres Photoshop destinés à séduire les jurys des concours de graphisme, mais des images qui vont droit au but et une typographie lisible et adaptée.

Mon expérience avec Kouvertures

J’ai contacté David Forrest en lui demandant d’abord s’il avait déjà réalisé des couvertures de jeunesse, puis ce qu’il pensait des miennes. Nous étions samedi 9 mai, et je savais déjà que mon nouveau roman ne paraîtrait pas lundi. La réponse, presque immédiate, m’a plu, et j’ai décidé de procéder avec Kouvertures.com à une refonte complète de tous mes visuels.

David vous demande d’abord une série de renseignements :

  • un résumé du livre,  des informations de public visé,  plus un petit exercice pas aussi facile qu’il n’y paraît : trouver 6 mots (noms, lieux, objets, émotions… tout est possible) qui d’après vous peuvent résumer l’esprit de votre livre et compléter le résumé.
  • Le format choisi pour votre couverture, hors marge, en cm ou en pouces. Une fois le travail terminé, je fournis l’image en JPG en haute résolution à ce format exact et avec une marge de 1 cm en plus pour les travaux d’impression.
  • L’ensemble des informations de couverture (auteur, titre, autres informations que vous jugez nécessaires)
  • Des liens vers des cover designs qui sont de votre avis dans l’esprit de votre livre.

Il précise ensuite qu’il vous fournira trois prototypes différents, parmi lesquels vous choisirez celui qui vous convient. Il procède éventuellement à quelques petites retouches sur le prototype choisi, puis vous l’envoie en haute définition. La version comportant des marges de 1 cm est destinée à Createspace, où David vous fournit les instructions pour créer vous-même la couverture de livre papier correspondante.

Mardi 12 mai, je recevais les prototypes, accompagnés de remarques et de conseils pour orienter mon choix. Ces conseils m’ont confirmé ce que je savais déjà : David connaît parfaitement les arcanes du commerce des livres. Comme il possède également une casquette d’auteur, il se glisse facilement dans la peau de ses clients pour trouver les mots qui orienteront leur choix. Dans mon cas, voici un petit extrait de ses réflexions :

  • Il faut éviter les titres trop graphiques, surtout s’ils ne sont pas plats.
  • Vu que c’est une série, l’important, c’est le titre de cette dernière, pas le sous-titre du tome. ça doit être reconnaissable en un clin d’œil, aussi l’accent doit-il être mis presque à l’excès sur le titre de la série.
  • En livre jeune, aussi blessant que cela soit, le nom de l’auteur doit être en retrait.

Le paragraphe s’achevait sur ces mots, que tout auteur devrait méditer :

Un livre n’a que quelques fractions de secondes pour donner envie d’aller en voir le résumé, perdu dans la masse des œuvres disponibles en librairie – d’autant plus sur les étals des boutiques internet où on ne les voit que parmi tant d’autres, en tout petites vignettes ! Il faut que ça attire l’œil et le cœur, pas le cerveau.

Une nouvelle ligne est née

L’envoi des prototypes a été suivi de quelques échanges rapides,au cours desquels David n’a cessé de me guider, afin d’éviter que mes idées mal informées ne ruinent sa création. Il m’a envoyé la version finale le mercredi 13 mai, soit quatre jours après mon premier courriel. Cette version n’avait subi que des modifications mineures par rapport au prototype.

J’ai envoyé les fichiers de la deuxième couverture dès le lendemain, et les images finales me sont parvenues dans la journée. Une telle réactivité force le respect, d’autant qu’elle a débouché sur des couvertures que toutes les personnes que j’ai consultées jugent meilleures que les originales.

Même s’il est encore tôt pour préjuger de l’effet de cette refonte, je peux déjà dire que David Forrest a réussi à créer une ligne graphique facilement identifiable, qui devrait attirer les lecteurs auxquels mes livres sont destinés. Le reste dépend de la qualité de ces livres et de la chance, mais il me paraît désormais évident que les couvertures joueront correctement leur rôle. N’est-ce pas exactement ce qu’on leur demande ?

Je remercie donc David une fois de plus : non seulement il a permis la publication de Lucie Acamas et l’armée de Gaïus, mais il a transformé radicalement l’aspect visuel de la série. Je n’hésiterai pas à m’adresser à lui dans l’avenir.

10 Comments

  • Mes nouvelles Kouvertures - Guy Morant | Ecrire... 17 mai 2015 (13 h 21 min)

    […] Si vous cherchez un concepteur de couvertures rapide, pas cher, conscient des réalités du marché, David Forrest, de Kouvertures, est votre homme.  […]

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    pascalbleval 17 mai 2015 (22 h 03 min)

    Je suis bien heureux que tu aies trouvé ton bonheur ! 🙂 Une bonne Kouverture, ça tient chaud pour l’hiver, c’est déjà ça.

    • comment-avatar
      morantguy 17 mai 2015 (22 h 52 min)

      C’est en grande partie grâce à toi, Pascal, tu le sais.

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        pascalbleval 17 mai 2015 (22 h 59 min)

        🙂 Merci ! 🙂 Je n’ai fait que glisser un nom, que j’avais d’ailleurs découvert grâce au site de Jacques Vandroux.

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    Sophie Hérisson 18 mai 2015 (0 h 32 min)

    L’ensemble est plus visuel en effet, même si j’aimais bien la police de titre de l’ancienne série aussi. Celui ci me fait penser à une série jeunesse mais ma mémoire est défaillante… Peut être Oscar Pill ?

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      admin 18 mai 2015 (7 h 20 min)

      Merci Sophie,

      Je vous enverrai les nouvelles images pour votre site. Le pire, c’est que j’ai encore des exemplaires papier de l’ancienne édition.

      Pour ce qui est de la police, elle rappelle effectivement d’autres livres de jeunesse, et c’est le but recherché ! Un jour, peut-être, je ferai faire ma propre police 😉

      Je viens de regarder les couvertures d’Oscar Pill : ce n’est pas cette police-là.

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    Karine Carville 19 mai 2015 (7 h 57 min)

    Découvrant ton travail depuis très peu de temps, j’aurais bien aimé que tu mettes dans ce billet les deux couvertures (celle d’avant et la nouvelle de Kouvertures) pour pouvoir comparer les visuels. 🙂

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      admin 19 mai 2015 (17 h 38 min)

      Merci de la suggestion, Karine. J’y avais effectivement pensé, mais je ne voulais pas que ce billet soit à charge contre mon ancien graphiste. Alexander von Ness a fait du bon boulot, et je suis certainement en grande partie responsable de l’aspect des anciennes couvertures.

      Une autre raison : en montrant les deux couvertures, je risquais d’obtenir des avis partagés (comme ils le sont toujours), alors que ma décision était déjà prise.

      En définitive, les couvertures s’adressent aux lecteurs, pas aux amis auteurs. L’aspect esthétique n’a aucune importance, comparé à l’aspect utilitaire. Je ne voulais donc pas encourager la comparaison, qui se serait située principalement sur le plan du graphisme.

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    admin 20 mai 2015 (16 h 32 min)

    Mise à jour – 20 mai
    Mon ancien graphiste vient de m’écrire un courriel où il s’excuse de ses longues semaines de silence. Il vient de subir d’importants problèmes de santé, qui l’ont empêché de travailler pendant près d’un mois. Je me devais donc de rendre justice à son professionnalisme, et offrir cette précision aux lecteurs de ce blog. Un professionnel indépendant est particulièrement à la merci de la maladie, parce qu’elle lui fait perdre ses clients et sa réputation et crée un trou dans son chiffre d’affaires. Je lui souhaite donc un prompt rétablissement, et je continue à parler positivement de son travail, même si la couverture de Lucie Acamas et les Compagnons de l’Ordre Vert ne fonctionnait pas comme je l’avais souhaité.

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